Le Palais des congrès de Cotonou abrite depuis hier un colloque international et scientifique qu’organise le Conseil économique et social ( Ces), sur le thème : « Cinquante ans d’indépendance et problématique de la prospérité au Bénin ». Les travaux ont été officiellement lancés par le Chef de l’Etat Boni Yayi qui a appelé les participants à faire un bon diagnostic des différents maux qui empêchent le développement des pays africains dont le Bénin depuis 50 ans.
«Vous parviendrez certainement à définir des orientations et des programmes d’actions pour insuffler une nouvelle dynamique au rythme de développement du Bénin au cours des cinquante prochaines années » a déclaré hier le Chef de l’Etat à l’endroit des 300 participants qui prennent part à ces assises qui se déroulent au Palais des congrès de Cotonou. Il s’agira, insiste notamment Boni Yayi, de poser le diagnostic approprié afin de réfléchir sur les avancées du Bénin en matière de développement économique, social et culturel ; d’identifier les contraintes qui freinent de manière significative le progrès du pays vers le développement en apportant des mesures correctives aux objectifs fixés, d’amorcer les grandes orientations du développement économique, social et culturel pour le prochain cinquantenaire dans une démarche qui tienne compte de l’environnement sous-régional et continental.
Ils sont venus de plusieurs institutions nationales comme internationales, des Conseils économiques et sociaux frères du Mali, de la Guinée, du Sénégal, du Burundi et devront réfléchir, trois jours durant, sur d’éminentes questions liées au retard qu’accuse le développement des pays africains depuis leur accession à la souveraineté nationale, voici 50 ans. Selon Nicolas Adagbè, Président du Ces/ Bénin, ce colloque permettra d’aborder des thèmes spécifiques qui seront présentés par des communicateurs émérites, dont le Professeur Pierre Mintinhoué sur « Cinquante ans d’indépendance du Dahomey au Bénin : regard sur le passé et leçons pour aujourd’hui et demain », le Professeur Fulbert Amoussouga sur « Bilan critique des politiques de développement économique et perspectives » ; le Professeur Léon Bio Bigou sur « Cinquante ans d’indépendance : Quel bilan pour la souveraineté au Bénin ? », Me Rober Dossou, actuel Président de la Cour constitutionnelle sur « La psychologie du Béninois et le développement humain, des indépendances à nos jours : diagnostic, approches de solutions et perspectives ». Etc. Ces assises, à en croire le Président du Ces, sont le reflet du souci permanent des institutions de la république comme la sienne dans la recherche des solutions adéquates aux problèmes de développement qui se posent toujours aux populations des villes et des campagnes des pays africains.
En 1960, les Etats africains avaient presque, tous le même niveau de vie et de développement que la plupart des Dragons d’Asie. A l’orée du 3ème millénaire, tous ces pays asiatiques devenus émergents sont pour la plupart parmi les vingt premières puissances économiques mondiales ! Pourquoi l’Afrique est-t-elle restée en marge de cette évolution ? C’est la question que s’est posée hier Mme Nardos Békélé Thomas, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies et Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement. Reste qu’en tant africaine, elle dit avoir la profonde conviction qu’un diagnostic objectif de la situation, et seul un engagement pour des actes et des comportements vertueux pour un changement des mentalités fondées sur les valeurs morales, nous permettra de mieux définir de meilleures perspectives. « Dès lors, ajoute-t-elle, nous aurions assumé notre responsabilité pour que nos valeureux et courageux pères de l’indépendance qui nous ont légué une richesse inestimable, tant du point de vue de la combativité que des libertés, soient fiers de nous »
Christian Tchanou
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