Le Colonel Laurent Amoussou, Commandant du Gnsp

« Nous  rendons hommage aux sapeurs pompiers décédés sur le front depuis 1960»

Le Colonel Laurent Amoussou, Commandant du  Groupement national des sapeurs pompiers du Bénin,  parle ici de l’évolution de cette corporation depuis 50 ans. Il rend également hommage  aux sapeurs pompiers décédés lors de différentes interventions au cours des cinquante dernières années.

Quelle image présentaient les sapeurs pompiers  lorsqu’on proclamait l’indépendance du Bénin en 1960 ?

 Il faut dire qu’en 1960, les sapeurs pompiers n’existaient  pas comme ils le sont aujourd’hui. Il existait juste un service des incendies    rattaché à l’époque  à la mairie de Cotonou et incorporé à la voirie urbaine.  C’était un service embryonnaire qu’on peut considérer aujourd’hui comme l’ancêtre des sapeurs pompiers du Bénin.

 Est-ce qu’à cette époque, les sapeurs pompiers disposaient des équipements adéquats pour mener  les opérations ?

 On ne peut   pas dire au commencement qu’ils avaient ce que nous avons aujourd’hui, 50 ans après. Je ne peux pas préciser   le nombre de véhicules qu’ils avaient mais je présume  qu’ils ne devraient pas  dépasser deux au plus.

 Avez-vous souvenance du nom du premier commandant des sapeurs pompiers ?

 Si mes souvenirs sont bons, le premier commandant s’appelait monsieur Voynet  et était un  gendarme français.

Combien étaient les sapeurs pompiers en 1960 et combien sont-ils aujourd’hui ?

 En 1960, le nombre  ne dépassait pas 10, mais aujourd’hui, nous sommes plus de 500 pour tout  le Bénin.

Quels regards portez-vous sur l’évolution du corps des sapeurs pompiers depuis 50 ans ?

 Les  besoins d’emploi des sapeurs pompiers ayant évolué, la corporation a évolué aussi. Nous avons  aujourd’hui plus de moyens en  effectif comme en matériel grâce à une volonté affichée de l’Etat de nous rendre vraiment utiles pour les populations. Et vous vous en rendez compte  vous-même dans les grandes villes du Bénin. Nos éléments travaillent sans relâche 24 heures sur 24. 

 Concrètement  quel est aujourd’hui l’état de la santé des sapeurs pompiers  Béninois ?

 Les sapeurs pompiers se portent très bien au regard des missions  qu’ils accomplissent de nos jours et des efforts qu’ils déploient pour satisfaire  les populations.

  Voudriez-vous dire par là que les nombreuses critiques faites à l’endroit de votre groupement, notamment en ce qui concerne  les retards observés dans les interventions sont désormais du passé ?

 On ne peut pas l’affirmer d’office, mais je dois préciser que les critiques qui se poursuivent le plus concernent beaucoup plus les cas d’incendies que  les accidents de circulation. Mais les causes sont  beaucoup plus du côté des populations par leur incivisme, car elles  ne laissent pas  souvent passer rapidement nos éléments pour vite  atteindre les  lieux du sinistre. Et c’est vraiment regrettable.

Des  sapeurs pompiers ont sans doute perdu leur vie  sur le front au cours ces 50 dernières années. Quelle intention avez-vous pour eux en ce moment ?

 Effectivement, on a connu des sapeurs pompiers qui sont décédés dans l’exercice de leur mission, soit au cours des interventions  sur des cas d’incendies ou sur d’autres drames.  Nous avons en ce moment une pensée particulière pour eux, et nous prions beaucoup pour le repos  de leurs âmes et souhaitons que de là où ils sont aujourd’hui,  qu’ils continuent de nous soutenir pour que nous vaincrons davantage les drames qui les ont emportés.

 Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés aujourd’hui ?

 Comme je l’ai dit tantôt il y a d’abord l’incivisme notoire des Béninois qui  n’aiment pas dégager la voie aux sapeurs pompiers. Nous avons évidemment aussi des problèmes  en effectif et  en équipements, car aujourd’hui il est nécessaire que chaque commune dispose d’une base des sapeurs pompiers, comme on en voit en ce qui concerne les postes de police et de gendarmerie.

Quelles sont les nouvelles  perspectives qui s’offrent  aux sapeurs pompiers Béninois ?

 Dans toute chose, on ne peut penser qu’à l’évolution, et comme il n’existe que trois jours dans la vie, c’est-à-dire hier, aujourd’hui et demain, on espère aujourd’hui que demain sera meilleur.

 En tant que citoyen  Béninois comment appréciez-vous l’évolution du Bénin depuis 50 ans  aux plans politique, socio-économique et culturel ?

 Je n’étais pas né en 1960, donc je ne peux dire que ce que je connais. J’avoue toutefois que le pays évolue, même si ce n’est  pas au rythme que nous  souhaitions. Les espoirs sont permis en tout cas.

 Bientôt des élections de 2011 et certains craignent déjà que des perturbations du scrutin pourraient amener l’armée béninois à s’y impliquer ?

 Depuis 1990, l’armée  béninoise  continue de montrer sa neutralité politique et elle poursuivra dans la même lancée, quels que soient les évènements qui surviendront.

Propos recueillis par C.T.

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