3000 miliciens venus du Libéria pour soutenir Gbagbo

Voici un récit de la journée depuis l’intérieur de l’hôtel du Golf, où M. Ouattara et ses partisans sont cernés et sous les tirs des hommes de Gbagbo. 8 heures du matin : une petite foule a répondu à l’appel du président élu Alassane Ouattara et s’est regroupée devant l’hôtel du Golf où se trouve le gouvernement reconnu par la communauté internationale, sous protection des forces de l’ONU. Mot d’ordre : marcher sur la télévision d’État.

Publicité

10 heures : les troupes d’élite des Forces Nouvelles (ex-rebelles du Nord) sortent de l’hôtel du Golf lourdement armées, équipées de lance-roquettes RPG7, mitrailleuses et fusils mitrailleurs. Elles se dirigent vers les blindés des forces de défense et de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo postées à 500 mètres de l’hôtel, au premier carrefour.

10 h 05 : une première rafale retentit. Puis c’est l’escalade. Aux tirs de roquettes et aux crépitements des armes automatiques répondent les canons de 20 mm des blindés. La foule reflue.

Plus les minutes passent, plus l’affrontement est intense. Les Casques bleus couchés derrière les tas de sable, le doigt sur la gâchette, sont obligés de se replier.

11 heures : les détonations se rapprochent. Les premiers blessés des Forces nouvelles arrivent couchés à l’arrière de pick-up. Un gendarme français et un médecin suisse de l’ONU prennent les choses en mains.

Publicité

{youtube}iE7ZCNWZdmM{/youtube}

Les tirs sont tout près mais visiblement l’hôtel où est resté le président Ouattara n’est pas visé directement.

12 heures : le président Ouattara fait une apparition dans le hall de l’hôtel. Il est calme et souriant, mais peu bavard. Il est acclamé par ses partisans.

Pendant ce temps, des hommes en arme vont et viennent, montent au front, reviennent, s’approvisionner… Les rumeurs les plus folles circulent.

14 heures : Les combats se poursuivent mais de façon moins intense. Malgré tout, la circulation en ville n’est plus possible. On apprend que 3 000 miliciens de sinistre réputation venus du Liberia voisin combattraient aux côtés de la Garde républicaine de Laurent Gbagbo. Ils tiennent les ponts et les carrefours.

Fin de journée : Des tirs sporadiques se font entendre. L’hôtel du Golf se trouve en état de siège. Les forces de l’ONU sécurisent les abords sans participer aux combats.

Un officier de l’ONU confirme la présence de la milice libérienne dans Abidjan et laisse tomber ce sombre pronostic : «  Ça ne fait que commencer ». L’heure du couvre-feu approche.

Le Premier ministre Guillaume Soro rejoint les quelques journalistes coincés pour la nuit dans le hall cerné de l’hôtel et confirme l’objectif du lendemain : «  Nous allons prendre le contrôle de la télévision ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité