Effets des changements climatiques: Risque avancé d’une nouvelle embouchure à Grand-Popo

(A peine 20 mètres de bande de terre entre la lagune et la mer) Cité au relief bas et déjà occupé à 76% par les plans d’eau, Grand-Popo est sous la menace d’une nouvelle embouchure qui s’annonce à grand pas plus précisément à Gbèkon. Conséquence des changements climatiques. Les changements climatiques sont caractérisés par la variation de plusieurs paramètres. Entre autres, la température, la durée de l’ensoleillement, le vent, les pluies, les crues et les inondations.

A Grand-Popo, on observe une avancée inquiétante des effets de chacun de ces éléments qui caractérisent les changements climatiques. Ici, les saisons des pluies laissent de très mauvais souvenirs dans tous les secteurs d’activités. Sur toute l’étendue du territoire Popo, les dégâts de l’érosion sont énormes. Elle est due entre autres, aux  pluies violentes entraînées par la concentration des pluies sur une courte période avec des torrents  à en croire Faustin K. Agbéti rencontré le mardi 14 décembre 2010 au siège de l’arrondissement central de la ville. C’est lors d’une visite de presse organisée par l’Ong Eco-Ecolo dans le but de permettre aux journalistes de se rendre compte de l’effectivité des changements climatiques dans cette commune du Bénin. Faustin K. Agbéti est Chef service facilitateur et planificateur du développement local de la commune de Grand-Popo.

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Une visite à la plage permet de constater comment des localités sont prises en sandwich entre la mer et la lagune. Et ce, à grande vitesse. A Gbèkon, non loin du site qui abrite les manifestations officielles de la fête du Vodoun à Grand-Popo, la bande de terre entre la mer et la lagune est de vingt mètre environ avec comme conséquence, l’ouverture d’une embouchure à cet endroit. « Et cela va engendrer la disparition de toute la population située à l’Est de l’embouchure » explique, Amah Messan, Secrétaire général de la mairie de Grand-Popo. Il s’agit notamment de tout l’arrondissement d’Avlo avec ses six villages. « Nous devons réagir tôt pour diminuer l’effet ; tout faire pour changer la mentalité de la population ;  prendre conscience de ce que nous faisons de l’environnement » a-t-il martelé.

Outre la nouvelle embouchure

L’érosion a également des impacts sur l’agriculture dans le milieu. « L’érosion des sols, entraîne leur appauvrissement et par conséquent leur faible productivité agricole », justifie  Faustin K. Agbéti. Ce qui affecte encore l’agriculture suite aux changements climatiques notamment le décalage des saisons pluvieuses à Grand-Popo, c’est les fortes précipitations dues à la concentration des pluies sur une courte période, dira Hermel Kounaté, Secrétaire général de l’Union communautaire des agricultures (Uca) du milieu. Les populations observent impuissants, la destruction de leurs hectares de culture par ces fortes précipitations et l’inondation (trois mois de crue et entre 0,4 et 1,2m pour hauteur de submersion). Face à cela l’Union a pris plusieurs mesures dont le réaménagement du calendrier agricole, la sélection de certaines variétés qui résistent mieux comme le Riz, l’amélioration des techniques de culture, explique Hermel Kounaté. Mais ce ne sont que des solutions de réadaptation et non de lutte contre les changements climatiques. Les inondations ont aussi des conséquences sur le plan sanitaire. Cas de la prolifération des moustiques vecteurs de paludisme.

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En matière de température, on observe à Grand-Popo, une chaleur intense et très étalées dans la journée, témoigne le Chef service facilitateur et planificateur du développement local de la commune. Cela ajouté au comblement de la basse vallée du fleuve Mono et sa pollution entraîne à ses dires, la fuite des poissons, l’appauvrissement des plans d’eau en ressources halieutiques et par conséquent la baisse des prises des pêcheurs continentaux et l’aggravation de la pauvreté des ménages dépendants de la pêche et autres activités connexes.

Des acteurs de développements au secours

Dans leur « malheur », les populations de Grand-Popo bénéficient de l’accompagnement de plusieurs structures locales ou étrangères. Les habitants des résidences qui ont été envahies par l’eau se sont déplacés pour se loger dans des tentes installées dans le marché de Onkihoué. C’est grâce à l’Unhcr. Ces populations et tout le peuple Popo en général bénéficient aussi du soutien de l’Ong Eco-Ecolo qui depuis des années travaille pour leurs réadaptations aux changements climatiques. L’ong s’investie dans la sensibilisation des populations sur tout ce qui est à la base de l’appauvrissement des cours d’eau et autres maux liés à l’environnement. Car, au-delà des effets des changements climatiques, les populations sont aussi coupables. Elles contribuent en exemple, à la destruction de la mangrove par l’exploitation  des palétuviers.

Les actions de Eco-Ecolo sur le terrain sont très visibles le long du chenal de Gbaga –cour d’eau frontalier avec le Togo-. L’Ong y a fait une série de reboisements. La descente effectuée ce mardi 14 décembre a permis aux journalistes de constater les actes de réhabilitation de la mangrove opérés par la structure. Malheureusement, l’eau par son niveau élevé –effet des changements climatiques- lors des inondations a détruit plusieurs portions. Mais d’après les explications de Claudia Amègankpoe, Directrice exécutive de l’Ong, plusieurs autres mesures sont en vue pour l’amélioration des conditions d’adaptation des populations aux changements climatiques. Tel est le problème majeur de Grand-Popo, selon elle. Et dans ce sens, a-t-elle expliqué, des études ont été déjà faites sur la vulnérabilité des populations de Ouidah et de Grand-Popo. Il est mis en place par Eco-Ecolo, un plan d’action qui prend en compte plusieurs secteurs dont l’environnement, la santé, l’eau, la sécurité alimentaire, l’énergie, etc. Ce plan sera exécuté en six projets pour un coût global de 530.000.000 millions de francs Cfa.

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