« Le régime Yayi bat le record des violations de la Constitution » dixit le FDD

Le samedi 11 décembre 2010, la constitution béninoise a 20 ans. Pour commémorer cet anniversaire, le Front pour la défense de la démocratie (Fdd), un conglomérat de partis politiques, de syndicats et d’Ong, a organisé un meeting à la bourse du travail. Occasion pour lui de dénoncer les nombreux cas de violation de cette constitution sous le régime du changement et de lancer un appel à a vigilance au peuple.

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« Non à une Cour constitutionnelle caisse de résonance du pouvoir exécutif », ce message écrit sur une banderole au fronton du présidium de cette conférence publique témoigne bien des préjugés des acteurs de ce front. Tout au long de la conférence, les diverses personnalités qui se sont succédées ont dénoncé les nombreux cas de violation de la constitution béninoise promulguée le 11 décembre 1990. Après le mot de bienvenue de Gustave Anato, c’est le porte-parole du Front, Daniel Attaïgba qui a fait le bilan de la violation des droits de l’homme sous le régime du changement. « Vingt ans après la conférence nationale, le pouvoir de Boni Yayi revendique la majeur partie de ces violations sous un fond d’enlisement dans la corruption : il est l’incarnation aujourd’hui de l’arbitraire, de l’exercice du pouvoir personnel, du pillage et du bradage des ressources nationales qui se traduisent par des scandales sans fins, les actes de terreur contre les travailleurs et les citoyens », déclare Attaïgba. Après avoir dénoncé les cas d’arrestations arbitraires, l’interdiction des marches, le bâillonnement de la presse…le Fdd conclut que la Cour constitutionnelle en est pour beaucoup dans cette descente aux enfers de notre démocratie : « Incapable de garder le sanctuaire de la démocratie contre les velléités d’un pouvoir qui développe un hégémonisme inadmissible sur les autres institutions de l’Etat, la Cour …, au delà de la caution morale aux violations et forfaits qui émaillent le régime en place depuis bientôt cinq ans, constitue le pyromane pour embraser la paix et la démocratie dans notre pays ». Tour à tour, Paul Essè Iko de la Cstb, Laurent Mètongnon de la Fesyntra-Finances, Félix Dansou Dossa de l’Un, Jean Odjo de la coalition Abt et Fidèle Quenum du Pcb ont dénoncé les dérives graves et les violations de la constitution sous Yayi. L’affaire Dangnivo, un exemple parmi tant d’autres des dérives constatées, s’est invitée dans cette conférence. Laurent Mètongnon de la Fesyntra-Finances affirme que les travailleurs ont sollicité l’aide du gouvernement pour les aider à retrouver leur collègue disparu mais qu’ils constatent malheureusement qu’il n’a pas pu le faire. Au contraire, il en a rajouté à la douleur de la famille et des travailleurs en appelant cette dernière à venir chercher le corps de leur fils le 27 septembre dernier. Il ajoute qu’il a la ferme conviction que Dangnivo est encore vivant et que « les tracts et les infos qui circulent n’engagent que leurs auteurs ». Il ajoute que la disparition de Pierre Urbain Dangnivo est une violation de l’article 8 de la Constitution.

Le 11 décembre 1989 oublié

Paul Essè Iko, Secrétaire général adjoint de la Cstb a profité de cette occasion pour apporter une clarification de taille. Selon lui, c’est plutôt le 11 décembre 1989 qui devait être commémoré par les travailleurs puisque c’est « le jour où les travailleurs ont rompu les chaînes de l’autocratie de Kérékou » par une grande marche des travailleurs dans les rues de Cotonou. « Contrairement à ce qui est dit et enseigné, la liberté et les droits de l’homme ont été conquis dans les rues avant d’être consignés dans la constitution », ajoute Iko. Ce jour, ayant appris que les travailleurs ont manifesté le matin, le président Kérékou est sorti le soir pour tester sa popularité. Mais mal lui a pris. Il a été lapidé par les populations et n’a eu son salut qu’en se réfugiant à l’Eglise St Michel de Cotonou. C’est donc pour faire oublier cette date qu’il a promulgué la Constitution le 11 décembre 1990, précise Iko.

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