Mes chers compatriotes, Mes chers compagnons, Mes chers frères et sœurs, Je voudrais vous dire toute ma satisfaction et ma reconnaissance de vous retrouver aussi nombreux au stade de l’amitié, symbole de l’amitié, ce jour samedi 29 janvier 2011. Je reconnais ici des hommes et des femmes de toutes origines ethniques, politiques, religieuses et de toutes catégories sociales. Je reconnais aussi de dignes représentants de nos compatriotes résidant à l’extérieur, qui défendent les couleurs de notre Patrie de par le monde et qui participent avec efficacité à la création de la richesse nationale. Je vous félicite tous pour votre grande mobilisation, témoignage éloquent de votre confiance et de votre amour pour la patrie. Je prie Dieu de vous bénir, de bénir notre rassemblement et de nous inspirer dans l’intérêt de notre peuple. Mes chers compagnons,
Vous le savez, le corps électoral est convoqué le 27 février prochain, afin de désigner le Président de la République, pour les cinq prochaines années. Plusieurs citoyens ont déjà déclaré leur candidature, preuve de la vitalité de notre démocratie. Je tiens à leur présenter mes sincères félicitations. Je souhaite, avec la grâce de Dieu, que la prochaine compétition se déroule dans la paix, la transparence et la sérénité, afin de permettre au peuple béninois de connaître les idéaux, programme et projet de société de ceux qui aspirent à le diriger et d’opérer en conséquence le meilleur choix.
Notre famille politique doit, elle aussi, choisir quelqu’un parmi nous, pour porter son étendard et défendre le projet de société qu’ensemble nous avons conçu.
Comme vous l’avez constaté ces derniers temps, de partout, des dizaines de milliers de voix se sont exprimées pour solliciter ma candidature au prochain scrutin. Il s’agit notamment d’initiatives individuelles, mais plus souvent de démarches collectives, provenant d’associations et de mouvements de la société civile et de partis politiques, regroupant des citoyens et des citoyennes de notre pays, disséminés sur l’ensemble du territoire, du sud au nord et de l’ouest à l’est, de même que des Béninois vivant à l’extérieur. D’ores et déjà, je remercie les uns et les autres de leur sollicitude et leur confiance renouvelées. Je remercie Dieu, le Tout puissant, de nous avoir donné l’occasion de nous rencontrer, de nous connaître et de nous apprécier mutuellement, à travers l’expérience riche et palpitante engagée depuis le 6 avril 2006, date à partir de laquelle, par la volonté de Dieu et celle du peuple béninois souverain, j’ai le privilège de présider aux destinées de notre Nation.
Au moment de considérer le rôle que vous me proposez de jouer dans le futur proche, je crois utile de rappeler les défis que nous avions à relever il y a près de cinq ans déjà, d’apprécier les circonstances dans lesquelles s’est exécuté le contrat en cours d’achèvement entre notre peuple et moi et d’en tirer des leçons afin de mieux évaluer le chemin qui reste à parcourir pour consolider le développement économique, social, culturel et environnemental de notre pays.
Chers frères et sœurs,
Il y a cinq ans, j’avais proposé de tirer tout le bénéfice possible de la situation de trait d’union du Bénin dans la sous-région, de l’histoire, des aspirations et des capacités des Béninois et d’agir avec détermination en vue de l’avènement dans notre pays d’une société où hommes, femmes et enfants vivent heureux et en paix, dans une Nation véritablement démocratique, unie et solidaire, dirigée par un gouvernement crédible qui assure un vrai développement économique, social et culturel au niveau interne et une coopération active et rayonnante face aux autres Nations du monde.
En d’autres termes, il s’agissait de bâtir un Bénin démocratique, uni dans la diversité, paisible et solidaire, où règne le partage et dont le développement s’appuie sur l’effort concerté de toutes les couches de la société, notamment les femmes et les jeunes, avec un rayonnement porté par les hautes valeurs intellectuelles, culturelles, morales et spirituelles du peuple.
Pour concrétiser cette vision, je vous ai soumis un projet de société ambitieux et je me suis entouré d’hommes et de femmes qui, pour la plupart, ont donné le meilleur d’eux-mêmes au service de la patrie.
Ainsi, nous avons pu faire avancer notre pays, dans divers secteurs importants, aussi bien sur le plan politique, culturel et social que sur le plan économique. Les mesures ayant induit une amélioration sensible des conditions de service des agents de l’Etat, celles visant à atténuer les souffrances des populations, et les nombreuses réalisations d’infrastructures ainsi que les chantiers en cours sont édifiants et reflètent notre volonté manifeste de développement. Le forum bilan de ce quinquennat des 8 et 9 janvier 2011, organisé par le Gouvernement dans sa volonté de reddition des comptes, en donne une image suffisamment fidèle pour qu’il soit encore nécessaire d’y revenir. Ces résultats importants ont été obtenus en cinq années de pouvoir et de service, grâce à votre appui déterminé et à la confiance du pays profond.
Je voudrais à cet égard rendre hommage à nos chères mamans, qui ont accepté les modestes moyens mis à leur disposition dans le cadre du programme de micro-crédits aux plus pauvres et qui ont avec si peu, transformé le visage de la pauvreté dans nos foyers.
Je voudrais également dire toute ma reconnaissance à nos braves agriculteurs qui ont permis de jeter les bases de la révolution verte ; à nos jeunes à qui nous avons confié d’importantes responsabilités dont ils se sont acquittés avec compétence et engagement ; à nos forces armées dont le professionnalisme fait notre fierté au-delà des frontières ; à nos enseignants de tous ordres qui ont redonné vie à l’école béninoise ; aux artisans qui contribuent pour une part importante à la création de la richesse nationale ; à nos artistes et hommes de culture qui valorisent sans cesse notre patrimoine culturel ; à nos sportifs qui portent avec dignité le drapeau national lors des différentes compétitions ; à nos dignitaires religieux et têtes couronnées à qui je suis reconnaissant d’avoir par leurs prières et leurs médiations, contribué à maintenir un climat de paix au sein de nos communautés.
Je remercie également tous les fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé, qui font de leur mieux pour assurer le bon fonctionnement des services et des entreprises.
Mes chers compagnons,
Les réalisations sont donc concrètes, visibles et appréciables. Mais je ne saurais, à l’analyse des performances enregistrées sur le parcours, me complaire dans l’autosatisfaction. Nous aurions pu et nous devons à l’avenir faire mieux, car des motifs d’insatisfaction existent. Ils nous appellent instamment à tirer les leçons qui s’imposent de l’exercice de ce mandat présidentiel qui s’achève.
Je sais en effet que pour de nombreux concitoyens, l’échéance de l’élection présidentielle arrive dans une période de grande incertitude induite notamment par la morosité de l’environnement international. Les problèmes de développement socio-économique de notre cher pays et de développement moral et intellectuel du peuple béninois continuent de peser sur notre Nation. Des populations des villes et des campagnes ont encore des raisons objectives de désespérer de leur classe politique. Elles ont des raisons d’être déçues de la haine et de la méchanceté qui nous détournent des vrais problèmes de la Nation. Il y a, à ce titre, urgence à réduire les dérives liées à nos lois et aux facteurs humains. Il y a urgence à amortir l’impact des chocs exogènes et accélérer la meilleure gouvernance des affaires de notre cité commune. Il y a urgence à accélérer le renouveau économique qui porte l’espoir de l’émergence de notre Nation.
A cet égard, je voudrais, une nouvelle fois, rappeler l’attention de tous sur des préoccupations importantes relatives à la crise des valeurs, à la menace sur la paix, au régionalisme, à l’ethnocentrisme, au tribalisme, à la corruption, à la mal gouvernance, à la violation de la Constitution, aux dysfonctionnements des Institutions de la République, à la faiblesse de notre système électoral et de notre système partisan et à la faible performance qui hypothèque l’avenir de notre système judiciaire et de notre Administration.
Mes chers compatriotes et chers amis,
Je le répète, notre pays traverse depuis longtemps une crise des valeurs, la perte de nos repères. La Conférence nationale des forces vives s’en était déjà inquiétée en 1990, en constatant que «l’argent devenu notre maître nous dicte toutes nos extravagances, toutes nos faiblesses, tous nos abus. A cause de l’argent qu’il nous faut à tout prix, nous nous mettons en danger de n’avoir plus de culture authentique, plus de liberté, plus de respect pour rien, plus de famille. Nous nous sommes retrouvés donc assassins de nos propres valeurs».
Bref, cette crise de valeurs nous conduit à l’aggravation de l’informalisation de notre vie, en famille, à l’école, à l’université et dans nos Institutions.
La situation n’a malheureusement pas beaucoup changé, depuis lors. Or les valeurs spirituelles, éthiques et morales demeurent l’arme majeure ayant permis aux peuples africains de vaincre le joug de l’esclavage, d’enlever le bâillon du colonialisme, de surmonter l’aliénation du néocolonialisme et prendre en main leur destin. Ces valeurs fondent notre quête inlassable de justice, de paix, de développement, de travail, de fraternité, d’intégrité, de respect de l’autre et de la vie. Les libertés que nous prenons avec elles ont ralenti notre marche vers le progrès, l’émergence et la prospérité.
Chers frères et sœurs,
La paix pour un peuple est ce que l’amour est au sein d’un couple. L’amour de la paix est la condition première de tout progrès. Il est établi que les pays qui affichent des performances significatives de développement sont ceux qui bénéficient d’une longue période de paix soutenue par une bonne gouvernance. La paix se ménage, s’entretient et se maintient au quotidien, au prix de sacrifices et de compromis. C’est pourquoi nous devons tous œuvrer au renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Nous sommes les enfants d’un même pays, qu’est le Bénin, que nous soyons nés au sud, au nord, à l’est ou à l’ouest ; nul n’a choisi son lieu de naissance. Nous avons un destin commun et devons l’assumer dans l’intérêt des générations futures.
J’ai fait de la lutte contre la corruption le pilier central de ma politique depuis 2006, car ce fléau sape systématiquement tout effort de développement, mine la confiance dans les institutions démocratiques et facilite la criminalité transnationale. Il est à l’origine de pertes énormes de ressources. Force est de constater que les résultats sont encore mitigés parce qu’il y a une tolérance sociale qui protège et développe ces pratiques criminelles dont nos populations pauvres sont les victimes impuissantes. Je fais allusion par exemple au drame vécu par certains de mes compatriotes qui ont déposé leur argent auprès des structures illégales de placement de fonds. Je comprends leur détresse car ils ont été abusés. C’est pourquoi en réponse à la situation déplorable créée par les structures illégales de collecte de l’épargne et de placement de fonds, j’ai pris des mesures hardies pour mettre un terme aux activités illicites et immorales des fraudeurs et me suis employé avec l’appui de mon Gouvernement à faire réparer par les auteurs, les préjudices financiers causés aux populations. Les actions menées ont déjà permis de faire rembourser à 63 000 épargnants un montant de plus de 6 milliards de FCFA. Si je suis élu, je renforcerai le dispositif actuellement à pied d’œuvre afin de contraindre les structures illégales à restituer les fonds indument perçus. J’en ferai alors une grande priorité dès le début du deuxième mandat sollicité et je renforcerai le rôle de facilitateur du Gouvernement dans le dénouement de la crise des structures illégales de placement de fonds.
C’est le moment d’inviter tous les acteurs du pouvoir judiciaire à écouter les cris de détresse des épargnants en accélérant davantage les procédures enclenchées contre certains des auteurs de la vaste fraude financière.
Mes chers compagnons,
Personne ne peut raisonnablement mettre en doute les grands mérites de notre Constitution de décembre 1990. Notre loi fondamentale a toutefois révélé certaines insuffisances qu’il conviendrait de combler. Mon Gouvernement a d’ailleurs pris des initiatives dans ce sens, demeurées infructueuses à ce jour. Notre Constitution n’a pas prévu la création d’une Cour des comptes qui constitue aujourd’hui une exigence découlant des engagements internationaux du Bénin. Elle ne comporte pas de dispositions spécifiques pour prémunir notamment des blocages des actions de développement de notre Nation. Notre loi suprême devrait aider à mieux assurer l’Etat de droit, raffermir l’autorité de l’Etat, garantir les libertés, moraliser la vie publique et sécuriser notre démocratie, donner plus de crédit à notre justice, consolider et élargir les bases de la souveraineté du peuple.
Au regard de l’ampleur et de la complexité des défis qui continuent de nous interpeller, il apparaît clairement la nécessité d’aller plus loin dans le processus du changement, notamment vers la modernisation accélérée de notre Etat, l’approfondissement de notre système démocratique, le perfectionnement intellectuel et moral de notre peuple en vue de la conquête de l’espoir de voir notre pays être cité parmi les Nations émergentes.
Le monde doit savoir que le Bénin aspire résolument à l’émergence en s’efforçant de maintenir et de renforcer son engagement pour le renouveau économique et moral de notre Nation.
Ici et maintenant, je déclare que la première phase du combat pour l’émergence de notre pays, la phase de transition est terminée ; les bases de l’émergence sont réellement en construction et que le peuple est désormais responsable de la poursuite des phases qui s’annoncent.
Les nombreux défis qui nous attendent dans le cadre de la réalisation de cette ambition appellent au sursaut patriotique et à une meilleure gouvernance politique.
Et aucun défi n’est plus fondamental que la lutte pour le meilleur avenir du plus grand nombre de concitoyens. L’enjeu c’est le droit à la prospérité et au plein épanouissement des trois millions de béninois qui demeurent encore dans la pauvreté la plus sévère.
Aucun défi n’est plus motivant que l’émergence de notre Nation qui appelle l’ouverture et l’animation des grands chantiers de l’éducation et de la formation, de la santé, de la sécurité, de la paix, de l’emploi des jeunes et des femmes ainsi que ceux des réformes structurelles et sectorielles. Car, l’enjeu c’est d’assurer aux 5 millions de concitoyens encore analphabètes et à nos enfants, la jouissance du droit à l’égal accès à l’éducation et à la formation, à la culture et à l’information.
Aucun défi n’est plus intéressant que la réalisation des objectifs du millénaire pour le développent, à l’horizon 2015. L’enjeu ici, c’est le droit à la vie, à l’intégrité de la personne, à la prospérité et au développement tant matériel que spirituel du peuple béninois.
Aucun défi n’est plus urgent que l’instauration de la culture de la transparence, de l’intégrité, de l’obligation de résultat et de la responsabilité. L’enjeu, la crédibilité de notre pays dans le concert des Nations, c’est la bonne gouvernance. Nous sommes condamnés à cultiver toutes ces vertus et le moment est venu plus que jamais d’agir.
En conséquence, le travail qui reste à faire est encore important. La nouvelle gouvernance doit prendre impérativement en compte, dans toutes les régions de notre pays, les nombreuses familles et communautés qui n’ont encore aucun motif satisfaisant d’appartenance à notre Nation, qui ne tirent encore aucun avantage infrastructurel de leur Etat et vivent sans eau potable, sans école, sans centre de santé, sans électricité, sans logement décent, sans pistes carrossables, sans marchés, sans aucune marque de la solidarité nationale.
Bâtir une Nation est une noble tâche qui n’a pas de fin. C’est pour cela que notre peuple doit redoubler d’efforts pour parfaire la démocratie et la pratique politique, consolider l’unité nationale et la cohésion sociale, réformer l’Administration et les pratiques gouvernementales, revitaliser notre économie avec comme finalité le renforcement du partenariat public-privé, renforcer la solidarité ; en d’autres termes, refonder la République !
Chers frères et sœurs,
Voilà les défis que vous me proposez de vous aider à relever, pendant les cinq prochaines années, en qualité de Président de la République. J’ai pesé et soupesé les enjeux et les risques. Et c’est avec fierté que :
Pour le progrès de notre pays ;
Pour l’unité de notre Nation ;
Pour que le mouvement continue,
J’accepte de relancer l’aventure avec vous,
J’accepte de nouer avec notre peuple un nouveau contrat de confiance.
J’accepte votre sollicitation. Je dis oui à vos cris de cœur. Je suis candidat au scrutin présidentiel du 27 février 2011.
Vous et moi, signons aujourd’hui un nouveau pacte de solidarité que je m’engage pour ma part à respecter en toutes circonstances. A l’occasion de la campagne électorale, j’aurai à exposer à notre peuple le projet de société et les programmes conséquents que je lui demanderai d’approuver. Je voudrais ici en esquisser quelques traits saillants pour les douze premiers mois.
Mes chers compagnons,
Si Dieu le veut et si le peuple en décide ainsi, le prochain mandat sera véritablement celui des grandes réformes, que je souhaite mettre en route au cours des douze premiers mois, pour engager la transformation politique, sociale et économique du Bénin. Elles porteront notamment sur la Constitution, le système partisan, notamment la charte des partis, le financement des partis, le statut de l’opposition ; elles porteront également sur le mode de gouvernance ainsi que sur la décentralisation et la déconcentration.
La révision de la Constitution est envisagée dans le sens du renforcement de l’Etat de droit et des bases légales de notre système démocratique, en vue d’instituer un Etat plus juste, équitable, fondé sur le respect des libertés démocratiques et sur les valeurs citoyennes en même temps qu’elle valorise une plus grande participation des populations au processus de prise de décision notamment dans l’élaboration des normes législatives. Elle renforcera les attributs des institutions de contre-pouvoir en offrant la possibilité de conduire un train de réformes en vue d’une meilleure gouvernance des affaires démocratiques, politiques et sociales.
Ma vision appelle la refondation de la République sur laquelle j’engagerai de grandes réflexions avec toutes les composantes de la Nation, une Nouvelle République, dans laquelle les pouvoirs s’équilibrent et les institutions convergent dans leurs efforts vers la satisfaction des besoins essentiels du peuple. Cette Nouvelle République qui opte de façon déterminée pour la prospérité, l’émergence économique et le perfectionnement intellectuel et moral de ses fils.
Ma conviction est que la Nouvelle République fera germer la Nation émergente qui constitue notre rêve. Car, il s’agit de l’approfondissement du processus du changement que nous avons déclenché en 2006. Les difficultés de notre pays sur le chemin de l’émergence requièrent, en effet, plus que des réformes sectorielles ou structurelles, un changement plus poussé, profond et accéléré. Il s’agit d’aller plus loin et de façon efficace !
Le processus de refondation doit toucher aussi le système partisan de notre pays. L’obligation constitutionnelle doit être faite aux partis politiques de s’organiser autour d’un projet de société propice au développement humain durable ; à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption. Il convient également de garantir par la Constitution le statut de l’opposition en tant que pilier essentiel de la démocratie.
Par ailleurs, la charte des partis politiques sera revue pour renforcer leur envergure populaire et nationale ; en d’autres termes, le parti politique doit être représentatif des différentes couches et composantes de la Nation et être présent dans les différentes régions de notre pays et avoir une vision nationale de vivre collectif.
Les réformes que je propose font obligation d’introduire des modifications dans la Constitution visant à doter notre pays d’un code électoral pour donner un ensemble cohérent et structuré aux lois électorales afin d’éviter non seulement la transhumance politique mais aussi toute modification des lois électorales à la veille ou à l’occasion de chaque élection. C’est un devoir de salubrité publique et de préservation de la paix que de répondre à l’urgence de la « refondation » de notre système électoral qui est permissif au point de transformer les consultations électorales en d’éprouvantes angoisses pour le peuple.
Maintenant que la Nation se dote d’une LEPI, il convient que la CENA, organe chargé de gérer les élections, soit institutionnalisé et devienne un organe réellement indépendant, permanent, professionnel et prévu dans la Constitution.
Les perversions auxquelles je fais allusion, imposent une réaction prompte de nos compatriotes pour :
– moderniser notre système électoral afin d’éliminer la fraude dans l’organisation et le déroulement des élections ;
– assurer le renforcement des brassages et des échanges intercommunautaires dans le sens de l’instauration de la culture du dialogue, de la tolérance, du respect réciproque et de la cohésion nationale ainsi que la gestion stratégique des solidarités inter régionales ;
– aller plus loin dans le transfert effectif, ordonné et sans ambiguïté des compétences aux communes de notre pays qui permettra à l’Etat de les appuyer dans leur rôle quotidien de donner à nos concitoyens des raisons de croire en l’avenir et en leur patrie.
Par ailleurs, notre pays a besoin de media responsables, professionnels et indépendants, débarrassés de l’esprit mercantiliste et de l’affairisme. En effet, l’aspiration trop poussée de certains responsables de media à s’enrichir fragilise leur pouvoir et les amène à bafouer la déontologie, l’éthique et le droit. Je veux affirmer mon engagement à renforcer la liberté de la presse et à accompagner, avec les moyens appropriés, l’effort des hommes et femmes de media afin de les aider à concilier liberté et responsabilité.
Chers frères et sœurs,
Le défi de la qualité de la gouvernance politique et administrative sera relevé par l’amélioration de l’organisation du travail et des méthodes. A ce titre, le premier acte fondamental de mon deuxième et dernier contrat constitutionnel avec le peuple béninois, si sa confiance m’est renouvelée, consistera à mettre en place une équipe gouvernementale constituée d’hommes et de femmes de qualité, compétents et patriotes, identifiés sur la base de critères objectifs et précis. En ma qualité de Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, dans le respect des dispositions constitutionnelles, je m’engage à faire diriger cette équipe par un premier ministre compétent, expérimenté, bien au fait des problèmes de développement qui préoccupent les populations.
La nomination des cadres responsables à divers niveaux de l’Administration publique sera essentiellement basée sur la compétence, le sens de l’intérêt général, le patriotisme et les valeurs éthiques. Car la construction de notre pays, le Bénin, doit être l’affaire de tous ses fils et filles, sans exclusive, qui doivent être placés à des postes où ils sont aptes et prêts à donner non seulement le meilleur d’eux-mêmes, mais également et surtout le meilleur pour la République, un meilleur qui ne saurait s’obtenir sans le respect du mérite.
Toutes nos actions porteront désormais la marque de l’anticipation, de la planification et d’une programmation mieux organisée, ainsi que de la méthode et de la rigueur. Elles seront pour la plupart le fruit d’une synergie résultant de la solidarité gouvernementale, de la fédération des intelligences autour des questions majeures, et d’une collaboration harmonieuse avec les Institutions de la République, dans le respect de la Constitution que notre pays s’est librement donnée.
Chers frères et sœurs,
Le défi social qui continue d’interpeller notre peuple sera relevé, car la modernité économique ne peut prospérer sans la justice sociale, la paix dans le pays et l’amour dans les cœurs. Contre la pauvreté, de puissants outils de lutte seront déployés et renforcés, à l’instar de la microfinance, des instruments de création d’emplois pour les jeunes mieux formés, de la bonne gestion de la solidarité entre les générations, les communautés et les régions, de la gouvernance concertée, de la prospérité partagée et du dialogue social.
Ce dialogue sera porté par un contrat social que je négocierai avec les partenaires sociaux. De même, j’envisage de mettre en place un cadre de dialogue avec le secteur privé national et étranger, soucieux que je suis de la nécessaire promotion des investissements privés dans notre pays. Ainsi, le bel avenir qui nous attend, assure le bien-être social, la meilleure éducation et la meilleure santé pour nos enfants, de grands chantiers et programmes de développement, des emplois réels pour les jeunes, la valorisation de la femme, la meilleure gouvernance. Bref le bonheur pour tous, le bonheur pour toutes les familles, le bonheur pour tous nos braves travailleurs. Oui ! Je veux le meilleur pour notre peuple, le meilleur pour le Bénin !
Mes chers compagnons,
Voilà les nouvelles orientations, options et réformes que je propose à notre peuple pour guider notre marche en avant au cours des cinq années qui viennent, dans le cadre d’un deuxième et dernier mandat. Je vous demande de les partager avec tous nos compatriotes, dans nos villes et nos campagnes, au sein de nos communautés à l’extérieur du Bénin. Prêtez une oreille attentive aux observations des uns et des autres, discutez-en avec patience et esprit d’ouverture. Invitez vos interlocuteurs à appuyer les réformes préconisées en votant massivement pour ma candidature le 27 février prochain. Invitez-les également, dès à présent, à envoyer à l’Assemblée nationale, une majorité de Députés clairement favorables à la bonne gouvernance, à la paix, à l’unité nationale et aux réformes nécessaires.
En somme, au cours des douze premiers mois de mon mandat dans le cadre de la refondation de la République, j’envisage :
1. d’entreprendre les réformes constitutionnelles nécessaires pour garantir la consolidation de notre développement et assurer la stabilité institutionnelle qui détermine l’instauration d’une meilleure gouvernance des affaires publiques.
2. de mettre en œuvre, dans un cadre consensuel, des réformes économiques et structurelles indispensables pour assurer la nouvelle dynamique de développement qui va générer la prospérité pour le plus grand nombre de Béninois. A cet égard, de nouveaux chantiers et programmes de développement seront ouverts dans un partenariat public-privé.
3. de développer le dialogue social qui aboutira à un contrat social entre le Gouvernement et les partenaires sociaux sur la durée de mon deuxième mandat et de promouvoir mieux que par le passé les instruments de création d’emplois pour les jeunes et les femmes. A cet égard, l’Etat entrera, très prochainement, en négociation avec le système des Nations Unies qui est disposé à mobiliser pour le Bénin, un appui de 500 milliards de FCFA destiné au financement des activités et de l’emploi des jeunes.
4. de mettre en œuvre une politique de renforcement de la sécurité des personnes et des biens pour créer un cadre de vie apaisé dont tout un chacun a besoin pour un plus grand bonheur.
Pour tout cela, je m’engage à respecter tous les termes de notre nouveau contrat de confiance avec le peuple et à toujours agir avec détermination pour le bien public et dans l’intérêt de la Nation.
Mes chers compatriotes,
La classe politique doit être un exemple pour notre jeunesse et prendre en mains les grands défis économiques et de développement durable, social et culturel. Il n’y a pas de développement sans le sens de l’Etat et de l’intérêt général, sans la rigueur, le travail de tous, l’ordre et la discipline, la gouvernance. Il n’y a pas non plus de développement sans l’exercice effectif de la responsabilité politique et l’éthique.
Me fondant sur ces principes, je m’engage à faire en sorte que le droit légitime de grève soit consolidé et ne soit pas abusivement utilisé. Je m’engage à accomplir le devoir d’Etat, avec droiture, dans le droit et la justice. Je m’engage également à repenser la méthode, le mode d’organisation du travail, le suivi-évaluation des actions publiques. Je m’engage enfin à combattre la corruption, l’hypertrophie de la politique dans l’Administration publique et à remettre les Béninois au travail, au travail productif. Je demande à tous, d’entretenir avec moi la flamme de l’effort et de l’espoir pour aller plus loin et plus vite.
En avant pour la victoire de la patrie et de la Nation !
Ensemble avec le peuple, nous gagnerons !
Dieu bénisse le Bénin !
Vive le Bénin !
Cotonou, Stade de l’Amitié, le 29 janvier 2011
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