Les secrets du ralliement de Zinzindohoué à l’UN

L’ancien ministre de l’intérieur du président Boni Yayi, Armand Zinzindohoué est désormais membre à part entière de la Renaissance du Bénin. L’annonce a  été faite par l’intéressé lui-même, invité à l’occasion de la présentation de vœux des conseillers municipaux au président, maire de Cotonou, Nicéphore Soglo. Quels peuvent être les motifs d’une telle alliance  avec l’Union fait la nation? Depuis son limogeage du ministère de l’intérieur en Août 2010, et la vaine tentative  de sa mise en accusation devant la haute cour de justice, les Béninois savaient qu’au sein de la fratrie politico-religieuse de Boni Yayi, une guerre sans merci pointait au firmament. Plus rapidement que prévu, « La haute autorité » telle que l’ont surnommé ses anciens adversaires de l’Union fait la nation, fit publier au petit matin du 09 Septembre, le tome n°1 d’un mémorandum sur la rocambolesque affaire « Icc- Services ».  L’affront  pour le chef de l’Etat  était direct. Son nom a été clairement cité dans le texte, et sa responsabilité établie. Compte tenu du caractère troublant des  révélations annoncées pour figurer dans la deuxième partie,  l’intérêt  pour les Béninois était de plus en plus grand. Mais l’attente avait été longue. Beaucoup de supputations avaient été faites  sur le mobile du blocage à l’époque.  Aujourd’hui les langues se délient et on en sait davantage. Surtout avec l’alliance de Zinzindohoué avec la Renaissance du Bénin.

Dans les coulisses d’un mariage atypique

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Selon les informations ébruitées du sérail de l’Union fait la nation, Armand Zinzindohoué lorgnerait un siège au palais de gouverneur à Porto-Novo. Et pour ce faire, il aurait conditionné la mise à la disposition des leaders de « l’Union fait la nation », des documents confidentiels qui confondraient Boni Yayi dans l’affaire Icc-Services,  à la satisfaction de cette exigence.  Le tonitruant ministre de l’intérieur  veut s’arborer du manteau de député pour le compte de la sixième législature. Des proches lui auraient conseillé que vu les ennuis judiciaires  qui sont les siens en ce moment, une immunité parlementaire serait la meilleure parade. C’est l’aboutissement heureux des négociations dans ce sens qui expliquerait le ralliement officiel  de l’intéressé à la « Renaissance du Bénin », avec l’espoir de se voir en pôle position dans la 23è circonscription électorale. Dans le cadre des prochaines élections législatives.

Quelles retombées pour « l’Union fait la nation » ?

A 45 jours de l’élection présidentielle de 2011, minimiser la capacité de nuisance de celui qui fut et  le ministre de l’intérieur, et l’interlocuteur du président Boni Yayi auprès des confessions religieuses, durant quatre années et plus, surtout lorsqu’il se rallie à l’opposition, ce serait faire preuve de myopie politique et de cécité intellectuelle. Celui qui pourrait  détenir l’état des renseignements sur toute l’étendue du territoire national, dans tous les domaines ne peut qu’être  une menace sérieuse pour un président, candidat à sa propre succession, tiraillé par la coalition ABT d’une part, tyrannisé par «  l’Union fait la nation » de l’autre. Surtout que les connaisseurs de la chose politique, prédisent que l’affaire Icc-Services serait le pire cauchemar de l’actuel chef de l’Etat, si les preuves de son implication venaient à être rapportées. Reste à savoir si pendant la prochaine campagne électorale, l’affaire Icc-Services tiendra la promesse des fleurs. Histoire de vérifier l’adage selon lequel on ne trahit bien que celui que l’on a aimé.

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