Scène de bagarre à l’Assemblée (Nago ordonne aux militaires de battre Ahouanvoébla)

(L’Assemblée nationale militarisée)
Le député de l’Union fait la nation Augustin Ahouanvoébla a échappé hier au sein de l’hémicycle à une bastonnade des militaires assurant la sécurité du président de l’institution parlementaire. En effet, le président de l’Assemblée nationale Mathurin Coffi Nago venait à peine d’ouvrir la séance en prévenant de l’impasse qui plane au sein de l’institution parlementaire et sur les prochaines échéances électorales du fait de la non désignation du reste des démembrements de la Cena, institution chargée d’organiser ces élections.

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Mais le couac c’est que le président de l’Assemblée nationale a démarré aussitôt la lecture de la décision de la Cour constitutionnelle sans la présence des secrétaires parlementaires qui n’ont pas fait le déplacement de l’hémicycle. Puisque dans son élan, le président Nago voulait entamer la procédure de remplacement des deux secrétaires parlementaires en violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et de la Constitution. Il a été perturbé dans son élan par le député Augustin Ahouanvoébla qui a protesté vigoureusement. « Vous ne pouvez pas lire la décision de la Cour constitutionnelle en l’absence des deux secrétaires parlementaires, c’est une violation flagrante des textes de la République… » a lancé le député de l’UN qui a été rejoint dans ses protestations par ses collègues de l’opposition. L’hémicycle est entré en ébullition puisque les députés de l’opposition et leurs collègues de la mouvance se lançaient des invectives. C’est dans cette confusion totale que le député Ahouanvoébla a déclaré « monsieur le président, si vous continuez la lecture, je vais vous arracher le papier… ». Ce dernier très en couroux s’est levé de son siège pour se diriger vers le perchoir. C’est ainsi que le président Nago lança de son perchoir en ordonnant aux militaires armés « prenez-le en charge, tapez-le, tapez-le, tapez-le… ». Le député Augustin Ahouanvoébla a été arrêté aussitôt dans son élan par des militaires qui lui ont barré la voie. C’est ainsi qu’il est reparti à sa place pour poursuivre ses protestations. D’autres injonctions ont été données par la suite aux militaires de lui arracher son micro de force. Une situation déplorable qui a amené les autres députés de l’opposition à taper sur la table en signe de mécontentement. Ce brouhaha a duré une quinzaine de minutes, mais le président Mathurin Nago n’a pas démordu. Il a poursuivi allègrement sa lecture jusqu’à la fin. C’est au terme de la lecture de la décision de la Cour que le président Nago a suspendu la séance après avoir affecté le dossier à la commission des lois. Mais il faut préciser que les députés de l’opposition encore majoritaire au parlement ont menacé de faire voir de toutes les couleurs au président Nago s’il persiste dans l’erreur et la violation des lois de la République. « Nous n’allons jamais le laisser faire. Nago ne fera jamais de séance ici sans secrétaire parlementaire… » a déclaré un député de l’opposition hier à l’hémicycle.

Le parlement fortement militarisé

out le palais des gouverneurs ainsi que l’hémicycle et l’esplanade extérieure de l’institution parlementaire a été fortement militarisée hier après les troubles qui ont été enregistrés à l’hémicycle. Pour quelles raisons Nago a-t-il militarisé le parlement ? Est-ce pour dissuader ses collègues de l’opposition où veut-il vraiment nourrir volontairement la polémique qu’il existe une réelle tension au sein des représentants du peuple ? Dans tous les cas, c’était la consternation hier au parlement. Le public qui avait l’habitude de suivre les débats à l’hémicycle a vu sa cabine vidée par les militaires. Une fois hors de l’hémicycle, ils a été même chassé de l’esplanade extérieure de l’Assemblée nationale par des militaires armés jusqu’aux dents. On se croirait dans une garnison ou sur un terrain de guerre. Des ordres fermes ont été donnés pour que toutes les issues du parlement soient fermées. Cette situation de tension a conduit hier les députés de l’opposition à rendre une visite au chef de cabinet militaire de l’Assemblée nationale pour des explications plus approfondies. Au finish, le calme est revenue, avant même que les députés ne poursuivent les travaux.

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