En dispersant violemment hier des manifestants dans la ville de Cotonou, avec à la clé, l’arrestation de plusieurs personnes dont un député, la police nationale annonce les couleurs d’une répression sans égale au Bénin, en cette période électorale à polémiques. L’élection présidentielle de 2011 compte déjà ses blessés, dont certains très graves et aussi ses arrestations.
Hier, des manifestants contre les résultats issus du premier du scrutin présidentiel, ont été sévèrement réprimés par des policiers à Cotonou. Deux marches, l’une à Akpakpa et l’autre à Wologuèdè ont fini dans la débandade. Des policiers fortement armés et en grand nombre sont venus chasser à coup de matraques et de gaz lacrymogène ces manifestatants, dans une ambiance de violence qui fait craindre désormais le pire pour le pays. Du coup, l’atmosphère qui était déjà tendue dans toute la ville de Cotonou et ailleurs au Bénin, s’est encore dégradée davantage. La peur se lit désormais sur tous les visages et la psychose est générale. Plusieurs patrouilles policières s’observent déjà dans certaines zones de la ville, comme pour dire que l’heure est grave. A certains carrefours de Cotonou, des groupements restreints d’hommes armés se font également visibles. Dans les périphéries des lieux effervescents comme la Bourse du travail, des éléments de la police nationale ne passent plus non plus inaperçus. Les patrouilles nocturnes se sont également renforcées depuis la publication provisoire des résultats du premier tour par la Cour constitutionnelle. Bref, tout semble se mettre déjà en place, côté forces de l’ordre, pour réprimer toute manifestation publique liée aux élections en cours dans le pays. Certains béninois s’en étonnent, et se demandent s’ils sont toujours en démocratie avec cette tentative de plus en plus manifeste de suppression des libertés publiques. Hier devant le commissariat central de Cotonou, où sont gardés le député et les autres manifestants arrêtés, toutes les conversations tournaient autour de la même question. Certaines personnes présentes s’en indignaient presque et repartent des lieux, le cœur plein d’amertume
Laisser un commentaire