Réaction de la Cellule juridique de la direction nationale de campagne de l’UN

Vous vous rappelez que dans l’interview qu’il a accordée à votre journal, Joseph Gnonlonfoun, président de la Cena, a avoué la réalité des urnes non scellées venus des démembrements de la Cena et débarquées aux portes de son institution. Vous vous rappelez également que des membres de l’opposition, aux oreilles de qui la puce a été mise, ont organisé la filature des camions non cadenassés ayant transporté lesdites urnes non scellées et qu’ils ont pris le soin de se faire flanquer d’un huissier de justice pour les constations d’usage.

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Nous savons, tous par ailleurs, que la requête de l’huissier n’a pas prospéré pour les raisons évoquées par le président de la Cena, à savoir, l’illégalité des actes à lui présentés par notre auxiliaire du droit. Suite à la publication de l’interview visée, dans les colonnes de «La Nouvelle Tribune», concomitamment à la sortie médiatique du maitre d’ouvrage de la présidentielle, pour sa conférence de presse du …mars dernier, la réaction de la Cellule juridique de la direction nationale de campagne du candidat unique de l’ «Union fait la Nation» ne s’est pas faite attendre. Voici, dans son intégralité, le texte de cette réaction du camp Houngbédji.

 

Réaction de la cellule juridique relative aux déclarations du président de la Céna sur les cas des cantines et plis non scellés du Borgou et de la transmission tardive des documents électoraux sensibles de l’Alibori.

La Cellule, avant tout propos, tient à rappeler ce qui suit:

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L’article 5 de la 2010-33 du 7 janvier 2011, portant règles générales pour les élections en République du Bénin dispose: «L’exactitude et la pertinence des données électorales doivent être rigoureusement vérifiées par toute autorité intervenant dans le processus électoral.

Les représentants dûment mandatés des candidats ou partis politiques légalement constitués ou des alliances de partis politiques sont autorisés à s’assurer de l’exactitude et de la pertinence des données électorales».

Il s’ensuit donc que la démarche du candidat, par le truchement de sa direction nationale de campagne en vue de constater l’état dans lequel les cantines et les plis sont transmis à la Céna, procède de l’exercice d’un droit reconnu par les dispositions sus-indiquées.

Par conséquent, nulle autorité fut-elle président de la Céna, ne devrait point l’empêcher comme ce que reconnait d’ailleurs fort malheureusement le président Gnonlonfoun dans ses diverses justifications.

Pour ce qui est des cantines, toutes les déclarations de M. le Président de la Céna, sur ce dossier sont inexactes.

En effet, un dispositif d’accueil a été mis en place pour s’assurer de l’état des cantines et plis scellés en provenance du Borgou, dès leur arrivée à la Céna. Car, lesdits camions ont été suivis depuis Parakou et tout le long du parcours où ils ont d’ailleurs marqué une considérable escale à Bohicon, en quête de cadenas à acheter mais vainement, le mardi 15 mars 2011. Ce dispositif était composé d’un représentant du candidat assisté des cabinets des huissiers Lagnidé et Bankolé Hortense de Souza pour procéder aux constats dès débarquements des camions et ceci à partir de 18 heures, ce mardi 15 mars 2011. Mais dans le respect de la procédure, les candidats ont sollicité difficilement l’intervention du président de la Céna pour opérer de façon contradictoire, dès que de besoin.

C’est alors que pris de panique, le président s’est opposé à les recevoir, ce qui vers 20 heures, soit plus de deux heures d’attente qu’il a cru devoir les recevoir et s’est, pour soulever de faux problèmes de procédure de délai, pour effectuer les constats sollicités et tout ceci pour préparer la disparition des preuves.

Mais tenant bon, le dispositif a été renforcé par une délégation de l’alliance conduite par le ministre Montcho et des honorables. Rien n’y fit.

Le dilatoire est monté en opposition radicale, sauf notification d’une ordonnance. En désespoir de cause, le dispositif a été replié de l’intérieur de la Céna mais une veille citoyenne a été organisée en dépit  du dispositif policier mis en place pour dissiper cette veille. Disons au passage que le président de la Céna a reçu et conféré de longues heures avec les sieurs Chabi Sika et Eugène Azatassou de la Fcbe, dès que l’information leur est parvenue et, sur notre instance à opérer les constats, ils sont restés sur place jusqu’au-delà de 3 heures du matin du 16 mars 2011. Le dispositif était en place lorsqu’au petit matin du 16 mars 2011, les cantines de l’Alibori sont arrivées.

Ces présences en l’occurrence n’ont pas gêné.

Enfin de compte le président a passé service au rapporteur Honorat Adjovi, qui ce mercredi 16 mercredi 2011 aux environs de 23 heures a trouvé le sésame, à savoir mettre tout simplement aux arrêts les huissiers au motif qu’ils ne devraient pas se retrouver sur les lieux à cette heure-là. Mais les Officiers de Police Judiciaire (OPJ) gradés de la Gendarmerie commis à cette tâche ne se sont pas exécutés, au regard du caractère tout à fait illégal d’une telle procédure. Seulement, ils ont décidé de les éconduire au besoin avec la force. A peine la barrière a-t-elle été fermée que l’opération de déchargement et de prise en charge des camions a commencé aux environs de minuit. C’est dire tout simplement que le Président a mis tout en œuvre pour s’opposer aux constats d’huissier. Tout le reste n’est que vaine justification. En tout état de cause, la cellule juridique est satisfaite de l’aveu du président, qui tout en balisant la portée de ces graves irrégularités reconnait que quelques cantines sont sans cadenas et qu’ils avaient de simples scellés pour la plupart.

La cellule juridique veut croire que la Cour constitutionnelle prendra en considération cet aveu et tirera toutes les conséquences de droit.

De toute façon, il est indubitable qu’ici encore la Céna par l’organe de son candidat et du rapporteur porte-parole, tous deux magistrats de profession, ont fait obstacle à la sincérité et à la transparence du vote, dans une opposition empêchant le candidat Me Adrien Houngbédji à faire la ‘’preuve suffisante’’ de graves irrégularités commises au cours du scrutin du 13 mars 2011.

L’opinion nationale et internationale devra retenir cette collusion des organes en charge du bon déroulement de cette consultation démocratique du 13 mars 2011 définitivement compromise et à tout point de vue contestable, nulle et non avenue.

Cotonou, le 28 mars 2011

La Cellule juridique

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