Recours: une tâche fastidieuse pour Robert Dossou et ses collègues

Bénin – (L’opposition se rassure d’un second tour) Deux recours de taille chagrinent Robert Dossou et ses collègues de la Cour Constitutionnelle depuis la nuit du jeudi 24 mars dernier. Déposés par les candidats Adrien Houngbédji et Abdoulaye Bio Tchané, ils demandent l’annulation du scrutin du 13 mars et subsidiairement les voies du candidat Boni Yayi. Un dilemme pour cette Cour qui doit décortiquer en peu de temps une trentaine d’irrégularités toutes étayées par des preuves pertinentes. Alors que les partisans du Chef de l’Etat, savourent la victoire de leur leader, le président de la Cour constitutionnelle Me Robert Dosssou et ses collègues sont au charbon. A l’antipode de cette liesse des partisans, il y a de plus en plus l’angoisse et l’anxiété des membres de la Cour qui, apparemment doivent être très embarrassés par ces recours qui risquent, fort probablement, de modifier les résultats provisoires qu’elle a donnés il y a quelques jours. En effet, dans les recours, les candidats Houngbédji et Bio Tchané n’ont rien négligé. Des irrégularités aux dispositions de la loi violées, les recours exibent des preuves en béton de ce que le scrutin est émaillé de fraudes. Parmi ces preuves, il en a deux qui retiennent l’attention. Il s’agit du constat de l’huissier Dagbénonbakin sur la distribution massive des bulletins  pré-estampillés « Boni Yayi » aux électeurs et leur utilisation pour bourrer les urnes. Il s’agit là d’une preuve suffisante de fraude électorale qui peut conduire à l’annulation des résultats de l’élection, surtout dans la zone où ces fraudes ont été commises. La seconde preuve pertinente qui peut faire basculer les choses est l’existence d’un enregistrement vidéo qui confirme le vote des mineurs dans l’Alibori et le Borgou. D’ailleurs cet enregistrement fait un grand écho sur internet et suscite de grands étonnements. Il y a également le flagrant délit constaté à Ouèssè où des membres de commission électorale communale ont été surpris entrain d’ouvrir les plis et de les remplacer par d’autres Pv. Toutes les autres irrégularités ressassées depuis le début du scrutin concernant  l’absence de liste électorale et de nombre exhaustif des bureaux de vote et la transmission tardive des cantines à la Cena y sont mentionnées avec des preuves irréfutables.  Au regard de tout cela, on peut espérer que ces recours peuvent prospérer. Seulement la question qu’on se pose est de savoir s’ils peuvent changer la donne et entraîner un second tour. En tout cas, pour certains responsables de l’opposition, il n’y a pas de doute autour de cela. En annulant les voix dans les zones où ont été perpétrées ces irrégularités, il doit avoir un second. D’autres espèrent même l’annulation intégrale du scrutin. L’opposition, dans son ensemble, espère et ne s’avoue pas vaincue.

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