Campagne électorale au Bénin: Des “ Zangbéto ” militants politiques

Au Bénin, ce ne sont  plus les Hommes seuls, en tant que citoyens lambda, qui battent la campagne pour les candidats à l’élection présidentielle. Les “Zangbéto” aussi. Les campagnes électorales pour la présidentielle de 2011 auront été celles de toutes les surprises, si nom, de plusieurs désordres. Les sorties politiques dans le cadre de ces campagnes ne sont plus seulement des moments où le candidat expose et défend son projet de société aux populations. Au Bénin et notamment pour cette fois-ci, c’est comme un système « vieux » et chaque candidat veut innover. Innover par de nouvelles méthodes de gagner l’attention des populations. Et ils n’en manquent pas. Malheureusement, certaines de ces nouveautés conduisent à des situations ou des scènes horribles. A la suite de l’atteinte aux us et mœurs et au moral social par l’embarquement dans les camions podiums de jeunes filles exhibant des parties très chères de leur nudité, c’est le milieu culturel et cultuel de la tradition béninoise qui en est victime. Les politiques arrivent désormais à exploiter même « les cultes de la tradition béninoise » pour innover et atteindre leur objectif, parvenir à la Marina. Certains responsables de ces cultes sont aussi coupables. Il est vrai qu’il n’y a aucun crime de les voir dans des mouvements politiques. Etant des citoyens béninois, ils ont aussi le droit de s’aligner derrière un candidat de choix et d’œuvrer pour son élection. Ce qui écœure, c’est le mélange entre le statut de gardien de culte et celui du citoyen lambda. A la sortie d’un candidat à la présidentielle le week-end dernier, c’est un militant pas ordinaire comme les autres qu’on a observé.  Le “zangbéto”. Dans la tradition béninoise, c’est un culte ; c’est un esprit. « C’est un esprit caché sous un costume de paille tournant sur lui-même. Il sort la nuit, accompagné de ses initiés jouant une musique propre à eux. Le “ Zangbéto ” protège contre les forces du mal et les esprits malveillants.» Mais audit meeting, le “ Zangbéto ” a été transformé en un militant. La face avant de la case porte l’affiche publicitaire du candidat. C’est une sorte de désacralisation presque de ce culte.

La responsabilité des adeptes

Au-delà du fait que ce sont les politiques qui se cherchent dans tous les sens pour accéder à la magistrature suprême, c’est aussi la responsabilité des adeptes de ces cultes qui est en cause. Si nom que c’est une prestation qu’eux ces derniers offrent aux politiques qui de leur côté ne ratent aucune occasion. Et même si c’est le politique qui demande le service, le responsable du culte n’est pas contraint de répondre favorablement même s’il est évident qu’il y a de l’argent en-dessous. Car, l’argent ne saurait justifier un tel acte contre le caractère culturel de tout un patrimoine traditionnel d’un pays. Si tant est que le dignitaire du culte doit répondre positif à cette demande pour avoir les fonds, l’extrême pauvreté oblige, il a toutefois la possibilité de n’offrir rien que le caractère culturel. Encore que là, le zangbéto, dans l’ordre normal des choses ne devrait pas apparaitre dans cette circonstance quand bien même il est reconnu que le zangbéto sort aussi le jour. Car, il s’agit d’un domaine purement politique et l’esprit protecteur du peuple ne doit pas avoir de bord politique. C’est peut être le jeu qu’ont réussi certains dignitaires sur un autre meeting. Ici, c’est un spectacle que donnent des initiés sous le son de rythmes qui sont joués dans les couvents de “zangbéto”. L’histoire aura retenu que des responsables de cultes ont, outre leur personne, fait battre la campagne par des “zangbéto” en faveur d’un homme politique, candidat à la présidentielle 2011 au Bénin.

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