Après Vodonou, et les autres ?

Depuis hier, l’honorable Désiré  Vodonou est déposé à la prison civile de Cotonou. Si on ne peut comprendre que le gouvernement, à travers cet acte, une volonté du gouvernement d’assainir le milieu politique, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur ses vrais mobiles. L’harcèlement et l’acharnement subis par ce député mais aussi la promptitude avec laquelle il a été déposé peut prêter à certaines interrogations. Surtout que dans le pays, l’honorable Désiré Vodonou n’est pas le seul homme politique qui traine des casseroles. Il y en a bien d’autres qui se cachent jusque là sous une apparence trompeuse d’hommes propres. En effet, le cas Vodonou pourrait être soustrait des scénarii de règlement politique si on pouvait le perpétuer dans notre microcosme politique jonché de brebis galeuse et de racailles. En effet, l’affaire pour lequel Désiré Vodonou a été déchu de son droit de vote et de son titre de député a eu lieu quelques années auparavant loin d’ici en France. Le dossier bien que n’ayant pas été totalement vidé, a été connu par le tribunal de Tours où il a été jugé et condamné. On pouvait donc fermer les yeux sur celà comme c’est le cas ici. Surtout que l’acte d’escroquerie a été commis à l’extérieur et n’a donc aucun impact sur les ressources publiques. Par connaître, l’histoire politique récente de notre pays renseigne sur plusieurs cas de prévarications dans lesquels des hommes politiques sont mêlés. Le Chef de l’Etat, le président Boni Yayi qui a, au début de son quinquennat clamé sa volonté de lutter contre la corruption, a été dépassé par les événements. Au bout des cinq ans, plusieurs scandales ont éclaboussé le régime.  Des ministres mais aussi des députés proches du président Boni Yayi y sont cités. On peut citer, entre autres, le ministre Nicaise Fagnon et François Noudégbèssi pour les dossiers Sonapra et Cen-sad. L’honorable Célestine Adjanohoun est également citée dans le détournement à la Sbee. Pourtant, ils sont tous positionnés sur la liste Fcbe pour être députés. Bien que leurs culpabilités ne soient pas établies dans ces dossiers, il serait bienséant que le Chef de l’Etat qui se dit tant soucieux de la reddition des comptes puisse les mettre de côté et faire diligence pour que la justice puisse vider ces dossiers afin de condamner ou acquitter ses proches collaborateurs à lui. En les mettant sur sa liste avec la possibilité pour eux de disposer d’une immunité, Boni Yayi empêche de fait que la justice soit rendue dans ces dossiers et cautionne ce qu’il semble combattre depuis 2006, en tout cas dans le discours. Tout ceci conforte la thèse de ceux qui pensent que Vodonou est victime d’acharnement politique. Vivement que la rigueur s’applique à tous les prévaricateurs.

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