OUAGADOUGOU — Le chef de l’opposition burkinabè a demandé jeudi que soit constatée « la vacance » du pouvoir au Burkina Faso et que le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, confronté à des mouvements de colère de soldats, soit démis.
Bénéwendé Stanislas Sankara, leader de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), demande dans une lettre au Premier ministre Tertius Zongo, de « saisir formellement le Conseil constitutionnel qui constatera immanquablement la vacance ou l’empêchement (du pouvoir) » au Burkina Faso.
Avec 5 députés sur 111, l’UNIR/PS est le parti d’opposition le plus représenté à l’Assemblée nationale.
« Les graves événements survenus ces derniers jours (…) attestent la totale démission du chef de l’Etat qui, en tant que chef suprême des armées, ne peut se soustraire de sa responsabilité constitutionnelle des actes de mutineries répétées, de vandalisme, de vols et d’agressions perpétrés contre des paisibles citoyens », écrit le chef de l’opposition dans ce texte envoyé également au Conseil constitionnel.
M. Compaoré « est définitivement et absolument empêché de remplir ses fonctions », écrit le candidat malheureux à la présidentielle de novembre, qui n’a pas de lien avec l’ancien président Thomas Sankara (1983-1987).
Des soldats burkinabè se sont emparés ces derniers jours d’armes de guerre et de munitions dans les garnisons de Ouagadougou, Fada N’Gourma (est), Gaoua, Banfora (sud) et ont tiré en l’air dans les rues et pillé des boutiques.
Ils contestaient la condamnation de camarades dans des affaires de moeurs et de viol. A Ouagadougou, les militaires mutins ont libéré cinq des leurs condamnés pour des affaires de moeurs et à Fada N’Gourma, un soldat écroué pour viol a été libéré.
Des centaines de lycéens ont manifesté violemment jeudi à Tenkodogo, ville située à près de 200 km au sud-est de Ouagadougou, et ont incendié des propriétés de l’Etat et de ministres, ont rapporté à l’AFP des témoins qui n’ont pas fait état de victimes.
Les lycéens sont tous sortis en même temps de leurs établissements pour protester contre la mort d’étudiants lors de manifestations précédentes dans plusieurs villes du Burkina Faso, ont indiqué des habitants de Tenkodogo ainsi que des manifestants.
Ils ont incendié le siège du parti au pouvoir, celui du gouvernorat, ainsi que des résidences appartenant au ministre des Affaires étrangères, Alain Yoda, et à celle de l’Education nationale, Marie-Odile Bonkoungou, ont affirmé ces témoins.
Les lycéens ont scandé des slogans hostiles au président burkinabè Blaise Compaoré dont ils ont réclamé le départ – « Blaise dehors » – et réclamant la fin de l’impunité pour les auteurs de la mort de manifestants.
M. Compaoré, au pouvoir depuis 1987, devait rencontrer jeudi des représentants de l’armée.
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