Flavien Clédjo, Directeur de la police municipale de Cotonou: «Il est temps de mettre de l’ordre dans la ville»

La  police municipale de la ville de Cotonou se met progressivement en place. En attendant que  la centaine d’agents recrutés achèvent leur formation actuellement en cours à l’école nationale de police, la direction mène déjà de fortes actions sur le terrain. Le numéro un de cette structure, Flavien Clédjo,  conduit depuis peu de nouvelles opérations de déguerpissement sur les trottoirs et autres endroits publics de  Cotonou, anarchiquement occupés. Il estime que l’heure est venue pour mettre de l’ordre dans la ville. Où en êtes-vous avec la mise en place de la police municipale de Cotonou?

La police municipale de  Cotonou, je dois vous le dire, est désormais une réalité à partir du moment  où le gouvernement en place a déjà pris un décret dans ce sens. Les textes subséquents ont été déjà  aussi pris par les ministres de l’intérieur et de la décentralisation.  Le maire de Cotonou est très préoccupé par l’effectivité de cette  police dans la ville. Raison pour laquelle, lui aussi a déjà pris  tous les textes nécessaires.

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Les agents sont-ils opérationnels sur le terrain?

Actuellement, il faut dire  que ces agents, après le recrutement que nous avons  organisé avec l’assistance  de la Direction des examens et concours,  sont en formation à l’école nationale de police pour une durée de 9 mois. La direction de cette police est quant à elle fonctionnelle depuis 2 ans.

Vous attendez donc toujours leur retour de la formation?

Je n’attends pas forcément le retour des agents en formation avant de travailler sur le terrain. Pendant qu’ils  y sont,  j’ai  déjà  un certain nombre d’agents municipaux qui avaient été recrutés et qui s’occupent   de certaines activités au niveau de la ville, comme les brigadiers verts.

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Combien d’agents sont actuellement en formation à l’école nationale de la police?

Le maire de la ville de Cotonou  a donné son accord pour  le recrutement de 133 agents ; malheureusement, 3 ont fait défection. Nous attendons donc au finish 130 agents.

Ce nombre est-il suffisant pour couvrir toute la ville?

Non, ce nombre n’est pas suffisant. Vous savez,  le  problème qui se pose à la ville de Cotonou, est un problème sérieux, un problème de moyens et surtout de ressources financières. Ce qui ne permet pas encore de mettre en place toutes les structures nécessaires. Je pense  que le gouvernement en place doit faire  un effort dans ce sens comme  le prescrivent les textes de la décentralisation au Bénin.

Rappelez-nous le rôle et les missions dévolues à la police municipale?

Elle s’occupe beaucoup plus de la prévention, en tant que police administrative. Elle garantit également l’ordre public qui comprend entre autres, la sûreté, la tranquillité publique et la salubrité publique.

Quels sont vos rapports avec la police nationale?

Les textes mêmes les prévoient déjà. Ce sont des rapports de collaboration et non de subordination.  Nous, nous faisons de la prévention, comme je l’ai dit tantôt.  Et comme vous le constatez, elle est absente dans la plupart des villes du Bénin. Nous   voulons, pour notre part, qu’elle devienne une réalité à  Cotonou. Quant cette prévention  ne suffira pas pour ramener de l’ordre là où il  y en a pas, la police nationale ou la gendarmerie nationale viennent en appoint pour réprimer.

Est-ce que la police municipale sera autorisée à faire usage d’arme en cas de besoin?

Non, pour le moment. Mais elle sera dotée d’un certain nombre d’équipements assez performants pouvant lui permettre de bien faire le travail. Toutefois, la police municipale sera assistée des éléments de  la police nationale, lorsqu’il sera question  des opérations à risques.

Depuis quelques jours, vous avez renoué avec les opérations de déguerpissement sur certaines artères et autres endroits publics de la ville de Cotonou ? Quels en sont les motifs?

Vous devez constater que  Cotonou est une ville très encombrée. Et ceci, par des activités commerciales diverses, des étalages installés sur les trottoirs, des gravas de sable entreposés un peu partout. Parfois, ils débordent des trottoirs et occupent une bonne partie de la chaussée. Cela ne peut plus continuer ainsi. C’est d’ailleurs une préoccupation majeure du maire de la ville qui nous a instruits pour dégager certains carrefours et trottoirs. Aujourd’hui, nous avons fini avec les sensibilisations, il faut agir.

Est-ce que ces opérations ne risquent pas de porter atteinte à l’électorat de taille  du maire Nicéphore Soglo qu’est Cotonou ?

Cette question a été  souvent soulevée. C’est aussi le cas des Zémidjan qui nous rendent beaucoup de services dans la ville, mais  n’oubliez pas qu’ils sont plus de 100.000 aujourd’hui, constituant ainsi un véritable danger pour la ville. Imaginez-vous  qu’ils  s’entendent pour occuper par exemple les rues,  contestant telle ou telle mesure, ce ne sera pas facile  aux forces de l’ordre de les maitriser. Si on doit donc toujours tenir compte du fief électoral, on ne fera rien. En tout cas, la majorité  des  citoyens   est d’accord avec  municipalité pour que l’ordre règne  dans la ville. Je crois  que la politique  est l’art de mieux gouverner les affaires de la cité, et ce faisant, on ne doit pas craindre d’être impopulaire

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