Bénin – Aucun mouvement de grève ne s’observe depuis quelques jours dans l’administration publique béninoise. Le fait est inhabituel dans un pays où les grognes des travailleurs participent depuis des années à la vie quotidienne des béninois. Même la très turbulente Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) a fini par lâcher du lest depuis peu. Les récentes négociations entre le gouvernement et les centrales syndicales ont sans doute contribué à apaiser la tension sociale. Les agents du ministère des finances et de l’économie, qui jadis, menaçaient de ne jamais arrêter leur mouvement hebdomadaire de 72 heures tant que Urbain Pierre Dangnivo n’est pas retrouvé sain et sauf, ont également calmé leur ardeur. Leur seconde revendication relative à l’indexation sur les salaires qui a reçu un écho favorable du côté du gouvernement, semble les avoir dissuadés sur l’opportunité de poursuivre encore les hostilités. Ils ont juste annoncé quelques sit-in momentanés. Mais plus d’arrêt de travail jusqu’à nouvel ordre.
Bref, qu’il s’agit du secteur de la santé, de l’éducation ou des finances, tout laisse croire actuellement que le Bénin a retrouvé une certaine quiétude. Le gouvernement de Boni Yayi vient-il ainsi de gagner le pari de «zéro grève » dans le pays ? On peut le penser. Reste qu’il faut se méfier de cette accalmie qui peut s’alterner à tout moment avec de nouvelles grèves. Car tout n’est pas encore réglé. Il est d’ailleurs fort probable que l’indexation sur salaire dont bénéficient déjà certaines catégories d’agents de la fonction publique amène les « laissés pour compte » à réagir à leur tour. Certaines informations laissent susurrer à ce sujet que des réunions se tiennent déjà dans des milieux syndicaux. Mais la question fondamentale est de savoir s’il faut toujours aller par la manière forte avant d’avoir gain de cause sur des droits reconnus légitimes. Le secrétaire général de l’Union des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb), Emmanuel Zounon plaide souvent pour l’option des rencontres de négociations au détriment des frondes sociales dans la rue. Le ministre d’Etat, Pascal Koupaki qui préside les négociations gouvernement syndicats, partage aussi les mêmes avis. «Nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à faire pour rendre la tâche davantage facile aux agents de la fonction publique afin qu’ils accomplissent mieux mission, mais seul le dialogue social peut nous aider à relever ce grand défi » soutient-il très souvent.
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