«Pure water», parfums, mouchoirs et autres boissons comme nouveaux moyens de braquage

(Une victime plongée dans le sommeil se réveille 72 heures après au Nigeria) Ils se servent de l’eau en sachet communément appelée, «pure water » et autres boissons disponibles pour plonger leurs victimes dans un long sommeil, avant de les dépouiller de tout. Le phénomène se développe depuis peu sur l’axe Cotonou-Sèmè-Lagos. Au nombre de leurs victimes, des commerçants, hommes d’affaires, voyageurs et autres. S. M, technicien électronique et spécialisé aussi dans le commerce des pièces de téléphone cellulaire, a connu une mésaventure  récente et la raconte avec amertume.

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Braquage, nouvelle formule. Plus de violence. Mais de la douceur. Outre les braquages à main armée et autres formes déjà connues, les malfrats ont trouvés depuis peu, d’autres moyens pour continuer leur sale besogne. Des moyens bien adaptés qui non seulement plongent les victimes dans un long sommeil,  mais aussi amènent ces dernières à des destinations inconnues dans la plupart des cas, et dépouillées de tous leurs biens jusqu’aux vêtements, selon des témoignages reçus ça et lâ de sources  revenues du Nigéria voisin.

Vendredi 20 mai dernier, S. M, un technicien réparateur de téléphone portable résidant à Cotonou en a été victime. Aux environs de dix heures, il prend place à bord d’un bus à destination de Lagos.Il y allait pour acheter comme d’habitude des pièces de téléphone mobile pour son travail de réparateur. Mal lui en a pris ! il se retrouvera 72 heures plus tard  à même le sol, tout fatigué et torse nu allongé au bord d’une voie à Sango Ota, une ville nigériane. D’après ses déclarations, il ne sait rien de tout ce qui s’est produit pour qu’il se retrouve en ce lieu. Il n’a souvenance que de ce qu’il a vu et fait les premières minutes après son embarquement à Sèmè.

L’homme raconte. «Quand je suis rentré dans le taxi, il y avait le chauffeur et un autre passager. Quelques temps après, le chauffeur sort un mouchoir qu’il balance dans le vide et puis le range. J’ai acheté du «pure water» que j’ai bue. Quelques minutes après, j’ai eu sommeil et je me suis  endormi. A ma grande surprise, je me suis réveillé par terre à Sango Ota avec des courbatures partout. On était déjà dimanche. Je n’avais plus ma chemise sur mon corps. Je n’ai pas retrouvé non plus mon sac dans lequel j’ai mon argent -un peu plus d’un million- et les moteurs de téléphones portables des clients. J’étais vraiment surpris car je n’ai rien compris de ma position. C’est quand j’ai commencé par exprimer mon angoisse et à appeler au secours que les gens m’ont fait comprendre que c’est pour une énième fois qu’ils assistent à de pareilles situations.» Lamentable!

D’après les témoignages rapportés par S. M, ce sont en effet des réseaux de Béninois et de Nigériens qui opèrent ainsi depuis quelques semaines. Ils utilisent les mouchoirs, parfums, eau et les boissons pour atteindre leur but. Et il y aurait des cas où les victimes se seraient réveillées dans un état de grande lassitude, après cinq jours de sommeil. Et ce, dans un milieu inconnu. Un commerçant en provenance du Nigéria aurait été retrouvé dans un pareil état au marché Dantokpa et conduit dans un centre de santé de la place. «La chance que moi j’ai eu, raconte notre informateur, c’est que je connais un peu le Nigéria. Et comble de la chance, je me suis réveillé dans un endroit  que je connaissais très bien», poursuit S.M. A ses dires, au moment même de notre entretien un jeune homme est activement recherché par ses parents depuis trois jours. Il serait parti avec une forte somme d’argent pour des achats à Lagos.

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Vigilance!

La nouvelle trouvaille des braqueurs sur l’axe  Cotonou-Lagos appelle à une grande vigilance  de la part des usagers et des agents chargés de la sécurité routière. Vigilance sur tout ce qu’on peut consommer sur ce chemin, et surtout sur l’apparence des passagers et chauffeurs des véhicules de transport en commun. Sinon, comment comprendre qu’on puisse acheter juste un sachet de «pure water» pour  se retrouver dans la triste situation de S. M, étendu à même le sol, sous les rayons ardents du soleil, après 72 heures, et dépouillé de tous ses effets. Pour cette victime, d’ailleurs, l’une des solutions  serait de ne plus prendre de l’eau ou de la boisson sur cet axe. Car, pense t-il, «certainement que les auteurs de ces actes ont des complices, vendeurs d’eau ou de boissons sur les gares routières et même tout le long de la route inter Etats Cotonou-Lagos.»

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