Mairie-Assemblée: Lehady Soglo face à un choix délicat

Le premier adjoint au maire de Cotonou Lehady Soglo vient d’être élu député pour la deuxième fois après 2007. Si en cette année, il a su rapidement opter pour la mairie au détriment de l’hémicycle, le choix s’annonce plus difficile maintenant au regard des perspectives politiques de 2016.

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Le premier adjoint au maire de Cotonou Lehady Soglo est élu pour la seconde fois député à l’Assemblée nationale. Du coup, il se retrouve avec deux mandats électifs et va devoir faire un choix. Entre la mairie et l’hémicycle, le choix s’annonce difficile. On se rappelle qu’en 2007, Lehady avait su trouver les mots justes pour amener ses électeurs à accepter son choix de rester à la mairie. «Vous m’avez envoyé à la mairie pour m’occuper du développement de la ville de Cotonou et je ne saurais me dérober à cette mission». De 2007 à 2011, beaucoup de choses ont changé. Le contexte politique aussi.  Et Lehady Soglo aura du mal à convaincre avec les mêmes mots qu’en 2007. Mais ce n’est pas que la seule volonté de ces milliers d’électeurs qui entrera en jeu pour le choix à faire.  Plus qu’en 2007, le choix de Lehady aura une grande influence sur son avenir politique. En effet, les accords conclus avant l’élection présidentielle font de Lehady le prochain candidat unique virtuel de l’Union fait la nation (Un). Même si ce choix se fait à l’issue de primaires, il part avec plus de chance que ses potentiels concurrents. Seulement, beaucoup d’observateurs de la vie politique ne cessent de pérorer sur le déficit d’expérience politique du fils aîné des Soglo. Il se raconte qu’en dehors de la mairie, il n’a ni l’expérience du gouvernement, ni de l’Assemblée nationale. A la mairie où il officie, susurre-t-on souvent, il travaille sous la couverture de son père dont il bénéficie en grande partie de l’immense expérience. Tout ceci ne permet pas de jauger à sa juste valeur ses capacités managériales même si son géniteur a fait de lui l’ordonnateur du budget de la Mairie de Cotonou. Autant d’accusations, portés, à tort ou à raison, contre lui et qui risquent de peser lourd dans la balance s’il devait briguer le maroquin de la candidature unique de l’Un. D’ailleurs, les détracteurs de Léhady Soglo semblent confortés dans leur thèse par sa piètre performance de directeur de campagne de l’Un pour la présidentielle et les législatives, une première charge purement politique d’envergure nationale. Certes, à la mairie, il fait l’apprentissage au quotidien de la gestion de la chose publique, ce qui lui permet, à coup sûr, de disposer de sérieux atouts pour prétendre à la magistrature suprême. Mais à l’hémicycle, il apprendra à mieux apprécier les méandres de la politique, à avoir une vue plus globale des enjeux politiques au Bénin et à être au contact d’hommes politiques de différentes sensibilités et obédiences. L’Assemblée nationale offre sûrement le cadre, le meilleur aux tractations indispensables à la réussite d’une entreprise politique d’aussi grande envergure que la montée au sommet de l’Etat. Autant de raisons qui font que le choix s’annonce très difficile. Et Léhady Soglo doit bien murir sa réflexion pour ne pas faire un mauvais choix si tant est qu’il reste toujours  accroché à son ambition de devenir président de la république du Bénin… en 2016.

 

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