La RB entre spontanéisme, opportunisme et conservatisme

L’évolution de la Renaissance du Bénin ne peut laisser indifférents, non seulement ses anciens militants, mais surtout tous les Béninois attachés au développement de leur pays dont l’une des conditions est la naissance de grands rassemblements politiques. Madame Rafiatou KARIMOU est restée égale à elle-même : je l’ai connue en 1967 lorsque tous deux en classe terminale au Lycée Béhanzin, elle faisait déjà montre d’un militantisme remarquable qu’elle a poursuivi depuis, bon an mal an.

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Cette patriote au sens noble du terme ne peut que souligner la nécessité d’une clarification politique incontournable à travers deux ou trois grands regroupements politiques nationaux, au lieu des centaines de clubs électoraux éphémères que nous avons actuellement. Aussi, comme d’autres patriotes béninois, ai-je applaudi à la naissance de l’UN, bien que depuis longtemps j’eusse rompu avec les SOGLO et coupé les ponts avec mon ancien parti ; précisément à cause de ses hésitations politico-stratégiques. En effet, j’avais boudé les retrouvailles du G4, ancêtre de l’UN et n’avais pas accepté d’être derechef un figurant au meeting fondateur de mars 2008, et surtout au séminaire d’Abomey-Bohicon des 27, 28 et 29 novembre de la même année. Je subodorais déjà ce qui se passera dans l’avenir, connaissant par cœur le fonctionnement interne de cette ancienne grande formation politique qui a décidément le don de décontenancer tous ses anciens admirateurs. Les SOGLO père et fils m’ont définitivement pris en grippe et limogé du Cabinet du Maire de Cotonou le 09 janvier 2009 lorsque j’eus le courage d’amplifier les termes d’un célèbre article du Père André QUENUM dans la Croix du Bénin: la politique de l’échec. Le révérend prêtre de Dieu qui témoigne partout de la vérité, même dans les affaires de la cité, disait en substance que le flirt de la Renaissance du Bénin avec ces partis responsables de la chute en 1996 de son leader charismatique Nicéphore SOGLO est une alliance contre-nature. Après dix ans d’opposition et après avoir appelé à voter Boni YAYI au second tour de la présidentielle de mars 2006 pour soi-disant « rester fidèle aux pressions de la base », on ne voit pas, et aucun militant un peu autonome dans ses réflexions politiques ne peut comprendre, que la RB tourne casaque moins de deux ans après et rejoigne le camp de l’opposition politique qui se constituait alors et regroupait certains anciens thuriféraires du régime KEREKOU : le PRD, le PSD, le MADEP et Force-clé ! Et cela, sans aucun débat interne, sans consulter la base dont soi-disant on était soumis aux pressions en 2006 ! On ne dirige pas un parti politique comme une épicerie familiale où n’importe qui peut aller vendre des cacahuètes. Quel gâchis ! Les fautes de gestion politique de ce grand parti devenu la plus grande formation politique du Bénin (premier sans deuxième) sur l’échiquier politique national avec 29 députés aux élections législatives de 1999, sont affligeantes. Elles l’ont conduit à être pratiquement le dernier de la classe avec 7 députés environ aux élections législatives de 2007. Ma foi, la refondation s’impose à ce niveau aussi.

 

Je vous étonnerai peut-être en affirmant que le premier responsable des dysfonctionnements de la RB n’est pas sa présidente-fondatrice qui dès le départ n’avait jamais voulu d’un grand rassemblement des « sogloïstes », mais de son petit parti à elle qui lui permettrait d’envoyer à l’Assemblée Nationale ses enfants, biologiques et spirituels, ses anciennes dames de compagnie et quelques heureux cooptés. Cette brave dame affectueusement appelée Maman par tous les béninois, a fait ce qu’elle a pu au milieu des oukases majestueux de son auguste mari et des menées spontanéistes de son fils aîné, si pressé d’être aux commandes. En effet, aucun de nos Présidents de la République du Renouveau démocratique n’a pu trouver grâce aux yeux du Président-maire. Vrai qu’il a abattu un travail colossal sous son quinquennat, mais cela veut-il dire que les autres sont des cancres ? On peut comprendre que la RB s’oppose pendant dix ans au « petit somba » qui en « remontant en haut » a infligé une raclée humiliante à « l’homme de la situation », mais quid de l’ancien Directeur Général de la BOAD ?

Revoyons les entretiens télévisés concédés par Léhady SOGLO et Maman au cours des deux premières années du régime du Docteur Boni YAYI. LVS était plutôt enthousiaste et louangeur à l’égard de ce jeune Président de la République. A en croire Madame VIEYRA SOGLO elle-même, seul Epiphane QUENUM ronge son frein pour ne pas avoir été nommé ministre par le nouveau chef de l’Etat. D’où vient alors la décision de faire basculer la Rb dans le camp de l’opposition ? De Nicéphore Dieudonné SOGLO soi-même!

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