Les grandes raisons du départ des «Shoesmakers» ghanéens

Ils sont presque tous partis aujourd’hui, après plusieurs années de vie et de travail au Bénin. Ces jeunes ghanéens communément appelés «Shoesmakers» ont été rappelés au pays pour diverses autres activités plus rentables.

Les Béninois mettront du temps à les oublier. «Ghana boys» disent certains. «Shoesmakers», les appelait-on également un peu partout dans le pays. Spécialisés dans les réparations rapides des chaussures défectueuses, ces jeunes hommes âgés pour la plupart de 20 à 40 ans, pouvaient être vus dans presque toutes les rues de Cotonou et ailleurs tapant inlassablement sur leurs petites caisses en bois. On pouvait croire qu’ils sont toujours présents au Bénin, mais non… Beaucoup sont repartis chez eux au Ghana depuis des années et ont laissé le métier aux nigériens. Parmi les 7000 ghanéens vivant au Bénin depuis des années, ils constitueraient un grand nombre à l’époque, d’après les estimations fournies par l’ambassade du Ghana près le Bénin. Les autorités politiques ghanéennes ont sans doute pensé à cette diaspora spécifique qui pourrait être mieux valorisée. De Jerry Rawlings à John Koufour, et actuellement Evan Atta Mills, la préoccupation était majeure. Ces chefs d’Etat successifs ont fini donc par créer des conditions meilleures pour les ramener au bercail, en mettant en place plusieurs politiques et stratégies d’emplois aux jeunes. Ainsi, ils ont été privilégiés dans les besoins en mains d’œuvres pour la construction de grandes infrastructures routières et immobilières. Ces nombreux «Shoesmakers» qui ont alors envahi le Bénin, à la recherche d’un mieux être, seraient aujourd’hui soulagés par leur propre pays. Des sources proches des représentations ghanéennes au Bénin, évoquent également la découverte du pétrole, pour expliquer les vraies causes du retour des enfants prodiges. Adjetey, étudiant Ghanéen en fin de formation de Droit confirme également que plusieurs de ses compatriotes ont quitté le Bénin pour le Ghana à cause des changements positifs intervenus ces dernières années dans le pays. Mais il avance une autre justification :«Nous sommes souvent agressés et insultés au Bénin étant des cordonniers, mais aujourd’hui Dieu a décidé de couronner nos efforts avec les nouvelles richesses de notre pays». Ceux qui sont restés au Bénin ne sont plus forcément là pour des jobs, mais plutôt pour des études ou autres formations professionnelles, comme le cas de Kwési, qui est venu apprendre la langue française. Le Consul du Ghana près le Bénin, Timoty Aidoo, déplore le fait que peu de ses compatriotes se signalent à l’ambassade pour se faire enregistrer, ce qui fait qu’on n’a pas des statistiques fixes sur leur réel nombre au Bénin, à ce jour.

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