«J’ai maintenant une identité artistique» Krystell Guédou à propos de son nouvel album

(Elle revient sous le nom “Sessimè” et avec un nouveau style) Trois ans après son premier album, elle revient vêtue d’une nouvelle tunique. Lauréate il y a quatre ans de la grande compétition de musique, Star promo, Krystell Guédou réapparait sous une autre identité. Une identité artistique et culturelle caractérisée par un nouveau nom d’artiste, un nouveau style musical, une personnalité neuve. Identité qu’elle décrit à travers cette interview en prélude au lancement d’une seconde œuvre phonographique, « Wazakoua », qui aura lieu le 16 juillet 2011 à l’Espace Tchiff de Cotonou.

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Préparer un nouvel album impose-t-il une absence sur scène?

J’étais un peu perturbé avec les études puisque mes parents dépensent beaucoup pour que j’arrive à la fin de mes études. J’attendais d’abord le Master et de prendre une décision finale pour travailler ou chanter. J’ai fini mon master en marketing et communication. La passion de la chanson a pris le dessus sur les études. J’ai donc décidé de faire ce qu’on m’a envoyé faire sur terre. C’est de chanter. Je prends maintenant la main que mon destin me donne. Je suis sur les traces de mon destin. Et si je me suis fait rare dans le circuit bientôt trois ans, c’est aussi et surtout pour marquer un certain nombre de changement.

Parlez-nous de ces changements.

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Changement de nom, du style musical et de la personnalité. Ce sont les trois changements. D’abord un nouveau nom d’artiste. Je n’avais pas encore réfléchi à ce paramètre quand j’ai finis Star promo. J’ai fais le concours sous le nom Krystell Guédou. J’ai sorti le premier album sous ce nom pour faire savoir aux gens que c’était moi. Quatre ans après je reviens sous le nom d’artiste “Sessimè”. Qui veut dire: c’est ce que je suis. Je suis la voix de mon destin, l’appel de mon Dieu. Je pense que quand on est artiste africain, avant même que les gens ne cherchent vous à connaitre, déjà par votre nom, vous montrez que vous êtes africain. Krystell, c’est un nom européen  que mes parents m’ont donné. Je leur en suis reconnaissante. Il parait que ça veut dire étoile, star, qui brille. Je le prends comme appuis mais je mets Sessimè en avant parce que c’est l’art maintenant. C’est mon art que je veux vendre  et non ma personne.

Qu’en est-il du style?

Fini le concours Star promo, j’ai été présentée sous un premier produit dans un style Rnb, hip-hop et tout. Aujourd’hui, je crois que j’ai muri. On n’est jamais totalement parfait. Je crois que j’ai travaillé beaucoup pour avoir maintenant une identité. Je fais un style très afro. Sur l’album, il y a du afro pop, afro bit, afro soul, etc. Il y a du zinli et du Tchink retravaillés dans un style afro. C’est un peu le côté africain qui a été apporté à mes anciennes recherches.

Pourquoi ce choix?

Quand je fais de la musique afro, j’y mets quelques rythmes d’ici mais retravaillés sous un style un  peu moderne pour que, lorsqu’on va exporter la musique, ceux qui ne sont pas d’ici puissent se retrouver un peu dedans. Qu’ils découvrent qu’il y a un plus et une originalité qui diffère du déjà produit, vu et entendu chez eux.

Un nouveau style, mais en thème de message, quel est le contenu de l’album?

C’est un album de dix titres dont « Wazakoua » qui donne son nom à l’œuvre. « Wazakoua » est un langage d’enfant qu’on ne comprend pas. C’est l’expression d’un enfant qui ne sait pas encore parler dès qu’il commence par pleurer. C’est le cri de tous ces enfants qui ont besoin de notre attention pour mieux se porter dans la société. C’est pour dire aussi que quand nous jeunes ou adultes aujourd’hui ne seront plus là, -dans 80 ou 100 ans-, s’il n’y avait pas les enfants, je crois que le monde arriverait à sa fin. Il vaudrait mieux s’occuper de ces enfants qui ont faim, qui ont soif, qui sont malades, qui ne vont pas à l’école. J’ai essayé d’attirer notre attention sur les maux qui empêchent les enfants de mieux grandir dans la société. Je dis qu’il faut revaloriser les droits des enfants mais en même temps je demande à ceux-ci de bien suivre l’éducation de leurs parents et d’assurer aussi leurs devoirs envers ces derniers. J’ai également abordé dans « Hodé » le thème de la reconnaissance des enfants envers leurs parents de leur vivant. Il n’est pas rare de voir de personnes riches mais dont les parents croupissent dans la misère. Ce n’est qu’après la mort qu’ils viennent exhiber leur fortune.

Tout comme beaucoup de jeunes artistes, avez-vous des modèles dans le domaine?

Dans la vie, il est dit et j’affirme que rien ne se crée, tout se transforme. Dans la musique, j’ai des aînés qui me servent d’exemple. J’ai longtemps interprété  Angélique Kidjo, la grande sœur qui, parmi tous les artistes que je connais depuis que j’étais toute petite, fait des merveilles à l’international. J’écoute beaucoup ses compositions notamment les anciennes, qui sont pour moi, de véritables sources d’inspiration. J’écoute la musique nigériane, les groupes de folklore traditionnel d’ici qui ont une certaine tournure dont on a besoin pour créer la musique moderne. Il y en a beaucoup comme Dobet Gnaoré,  Myriam Makéba qui n’est plus, paix à son âme. Il y a aussi des stars américaines que vous êtes obligé d’interpréter pour votre performance en technique vocal. J’ai fais aussi deux chorales pendant près de dix ans (au collège père Aupiais où j’ai étudiée, à l’église Bon pasteur où je suis toujours considéré comme membre de la chorale malgré mon irrégularité due aux exigences de mon album.) J’ai fais beaucoup de compétition de musique dont podiums vacances, star en herbe, etc. Le dernier en date, c’est Star promo qui m’a révélé au public. J’ai eu à travailler entre temps avec des grandes sœurs dans la musique pour la voix. J’ai eu des conseils et des suggestions de John Arcadius, de King Mensah, de Nel Oliver. Des suggestions qui m’ont aidé à mieux canaliser mon travail.q

Réalisation Blaise Ahouansè & Christelle Agoli-agbo (Stag)

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