Emission spéciale/Bénin Télécoms Sa sur l’Ortb: les 4 ans de gestion de Patrick Bénon au peigne fin

Patrick Bénon, n’avait que 29 ans lorsqu’il fut nommé à la tête de Bénin-Télécoms par  le Chef de l’Etat. Et depuis lors, que de réalisations et d’exploits !  Au cours d’une émission  spéciale hier dimanche sur la télévision nationale, l’homme a rendu  compte de ce qu’il a pu, ensemble avec les travailleurs de la société, le gouvernement et tous les autres partenaires faire pendant quatre années de gestion. Un bilan pour le moins flatteur mais l’homme n’occulte guère les  grands défis qui restent encore à relever.

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Le très jeune directeur général qu’il était à l’époque a hérité d’une entreprise en pleine déconfiture. Après la scission en 2004 de l’Opt et la création  respective de la Poste du Bénin sa et de Bénin Telecoms Sa, aucun document juridique ne renseignait sur les patrimoines à l’actif de Bénin Telecoms. On pouvait également constater le  non établissement d’état financier pour les exercices respectifs de 2005 et 2006 et  une situation d’endettement pour un montant évalué à environ 200 milliards découlant pour la plupart des investissements de l’époque de l’Opt dans le secteur des télécommunications d’une part et des interconnexions frauduleuses dans le cadre des appels internationaux d’autre part. Pis encore, des découverts ont été opérés sur l’avoir propre de la société affichant un solde de -21 milliards. Quatre ans après,  le tableau semble plus reluisant à en croire, le Dg. Entre autres, il indique que les états financiers des exercices 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009 ont  été  arrêtés en 2010.  C’est un challenge important, pour lequel il remercie  le personnel de Bénin Telecoms, notamment les agents des directions administratives et financières puis les administrateurs dont les efforts et la disponibilité ensemble avec ceux des autres acteurs ont permis de régulariser la situation. Cette régularisation, précise-t-il,  a aussi  permis de ne pas transférer toutes les dettes à Bénin Télécoms, donc d’en garder une partie dans les livres de l’Opt avec la désignation d’un liquidateur en vue de leur apurement  Ainsi , une cinquantaine sur les deux cent milliards a-t-elle été transféré à Bénin Télécoms. Le mécanisme a été tel que cela a consisté d’un point de vue comptable en une augmentation du capital social de  la société qui, de l’ordre de 500 millions au départ, est désormais de 93 .360.000.000 Fcfa. Les fonds propres qui étaient négatifs (+21 milliards) sont devenus positifs. « Désormais Bénin Télécoms opère donc dans la légalité » se réjouit   Patrick Bénon.

 

21 milliards générés par le câble sous-marin en 3 ans

«Sur le plan du trafic international  en 2005, l’activité internationale faisait perdre à Bénin Télécoms 3.244.000.000 Fcfa ; en 2006 avec les premières mesures contre le trafic frauduleux, cette même activité a rapporté à Bénin Télécoms 2.551.000.000 Fcfa ; en 2007 avec la décision du Gouvernement de tout faire passer par Bénin Télécoms, on est passé à 16. 755.000.000 FCfa »  affirme le Dg. Reste que  ces revenus  baisseront  à partir de 2008 avec la crise des Gsm après laquelle l’Etat a décidé de libéraliser l’accès à l’international .C’est ainsi qu’en 2008, la société est  passée à 10.599.000.000 et en 2009 à un peu plus de trois milliards mais là ce n’était plus la fraude. Sur le volet international, on ne peut pas non plus occulter,  la fibre optique qui constitue une infrastructure importante du trafic international.  Mais c’est seulement en 2007, qu’une exploitation bénéfique de ce câble sous marin a été amorcée avec l’engagement d’une offensive véritable vers l’international en faisant de Bénin Telecoms un Hub sous régional en matière de fourniture de services de transport de données aux autres opérateurs . A cet effet, des  contrats ont été signés avec le Nigéria, le Togo, le Burkina-Faso, le Niger, et  d’autres pays. En termes de revenus, l’activité du câble sous marin a rapporté à Bénin Telecoms 421.000.000 Fcfa en 2007, 3. 016.000.000 Fcfa en 2008, 8.604.000.000 Fcfa en 2009 et 9.565.000.000 Fcfa en 2010 soit environ 21 milliards en trois ans. Mais bien que florissante, cette   activité  sera bientôt confrontée aux réalités de concurrence qui s’annoncent dans la sous-région avec l’arrivée de plusieurs autres câbles sous-marins au Nigéria, au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ce qui fait qu’il est déjà envisagé à Bénin Télécoms d’investir dans un second câble sous marin par le biais du projet ACE afin de continuer par maintenir notre position de Hub. « Les pannes sur le câble sous marin pour lesquelles je suis premier à être désolé, sont du fait de bateaux qui mouillent dans les eaux territoriales du Bénin » regrette-t-il. Pour le dernier cas en date, la société a  porté plainte contre trois bateaux qui ont mouillé dans la zone de la panne dans la période.

Les raisons de la persistance des  difficultés de Libercom

Après l’interruption des contrats de partenariat  au travers desquels les activités traditionnelles de Bénin Telecoms étaient menées par des tiers, il fallait créer une véritable dynamique commerciale et c’est ce qui a amené la société à initier une série de produits au plan national tels que le fixe de génération moderne avec Zékédé, Internet à travers Kanakoo, la relance de Télé Plus…afin de donner à Bénin Telecoms la place qui aurait dû être toujours la sienne : la colonne vertébrale du secteur de la télécommunication au Bénin. Cette nouvelle dynamique commerciale a permis des progrès : en 2007 il y avait 700 abonnés à l’Adsl, aujourd’hui, on en compte 2500 ; au niveau de Internet sans fil qui n’existait pas et existe désormais, on a aujourd’hui 23.000 abonnées qui utilisent surtout les clés Kanakoo et autres; au total, Bénin Télécoms Sa compte aujourd’hui 26.000 abonnés Internet. Au niveau de Libercom en revanche, le Dg reconnaît qu’il y a  de gros problèmes et c’est donc vrai que les abonnés ne sont pas toujours satisfaits des services offerts par le biais de ce réseau. «La principale difficulté que nous avons au niveau de Libercom, c’est que nous n’arrivons pas à investir or le secteur des Gsm est un secteur hautement capitalistique qui nécessite beaucoup d’investissements et les chiffres de l’Autorité de régulation en disent long. En 2008, il y a eu 208 milliards d’investis dans le secteur des Gsm au Bénin ; sur ces 208 milliards Libercom n’a pu investir que 560 millions. Et pour cause ! Bénin Bénin Télécoms du fait de ses dettes mobilise difficilement les ressources puis le fait qu’elle soit une société d’Etat est tenue de respecter le code des marchés publics qui  amène parfois à mettre un à deux ans à acquérir du matériel ; or dans le domaine des GSM, la technologie est très dynamique.

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Malgré ces véritables bonds quantitatifs et qualitatifs obtenus au bout de quatre (04) ans d’une nouvelle expérience de gouvernance à l’actif de tous les travailleurs de Bénin Télécoms, beaucoup d’autres défis dont la rénovation de l’ensemble des équipements de la société et autres investissements assez lourds. Dans deux ans, environs quatre cent (400) agents de Bénin Télécoms seront admis à faire valoir leurs droits à la retraite. D’où l’initiative en 2009 de l’Ecole Supérieure des Télécommunications du Bénin.  «Mais il va falloir que davantage les jeunes s’orientent vers les formations qualifiantes de ce secteur qui dans dix, vingt ans offrira d’énormes opportunités d’emploi mais avec des exigences de profil moderne»  souhaite le Dg  Patrick Bénon.q

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