Un français prince du royaume de Djimè à Abomey. L’ambassadeur de la France près le Bénin, Hervé Besancenot porte désormais le nom de prince «Hontonvivè» qui signifie «ami sincère». La cérémonie de son intronisation s’est déroulée le lundi 18 juillet dernier à l’Ambassade à Cotonou.
L’après midi du lundi 18 juillet 2011. L’un des grands salons de l’ambassade de France près le Bénin est transformé momentanément en une cour royale. Le roi Houédogni Béhanzin y siège. Il est entouré pour la circonstance, d’un nombre impressionnant de têtes couronnées membres du Conseil national des rois du Bénin (Cnrb), de princesses et de princes. Aussi, des membres du corps diplomatique et autres invités. L’événement, c’est l’intronisation de l’ambassadeur français Jean-Philippe Hervé Besancenot en qualité de prince du palais royal de Djimè à Abomey. Une cérémonie dite «Tabibla». Elle s’ouvre par le Panlingan, musique traditionnelle qui évoque l’histoire et les hauts faits des rois du Danhomey. Pour la circonstance, seuls ceux des rois Glèlè (1858-1889) et Gbèhanzin (1889-1894) sont rappelés. C’est pour laisser tôt place aux discours.
Aux dires du prince Francis Awagbè Béhanzin, l’initiative est la matérialisation de sincérité qui entoure l’amitié existant entre la France et le Danhomey. Une amitié de plus de trois siècles déjà. Pour mémoire, c’est sous le règne du Roi Guézo (1818-1858) que les accords ont commencé par être signés entre les deux nations. En dépit des affrontements survenus au temps du roi Gbèhanzin qui voulait défendre sa terre natale, les liens diplomatiques n’ont pas été brisés.
Au-delà de cette histoire, l’intronisation de l’ambassadeur Besancenot n’est pas un fait banal. C’est le couronnement de plusieurs actions entreprises par le diplomate français pour la consolidation des relations entre la France et le Bénin. Une série d’acte entamée par sa visite au palais royal de Djimè le 14 octobre 2008, après que le roi Houédogni ait participé à la fête nationale de la France, édition de juillet 2007.
A croire le Roi de Kika Souambou Toko, porte parole du Cnrb, Hervé Besancenot est l’ami des rois. Durant son séjour au Bénin, son soutien à leur égard n’a pas fait défaut. Ceci dans les secteurs comme l’éducation, la santé, la lutte contre le travail et le travail des enfants. Aussi, a-t-il pris part activement à la campagne «toutes les filles à l’école», à plusieurs projets de construction et d’équipement d’école, etc. C’est tout simplement un diplomate, véritable artisan de paix et de solidarité, dira le prince Edouard Béhanzin. Hervé Besancenot a donné un contenu nouveau à l’amitié qui uni les deux peuples, avoue le prince.
A la suite de ces discours et juste après une virgule musicale «Atchogan», un rythme créé en 1890 par le Roi Béhanzin et qui sert à accueillir les hôtes, vient le moment le plus important de la soirée. Le cérémoniel d’intronisation. Le futur prince fait son entrée dans la cour de circonstance. Il est débarrassé de sa veste et s’est fait habiller à l’image des princes. Un grand pagne bleu ciel de 12 mètres, une chemise blanche. Il reçoit en suite de façon respective, le «kanhodonou» au cou, le sable et la pièce d’argent symbolique de Danhomey. Puis il se dirige vers le roi Houédogni pour se couvrir la tête, le «ta bi bla » et recevoir les bénédictions du Roi.
Le chapeau de prince sur la tête, les perles au cou et à la main, il est élevé à la dignité du prince d’Abomey sous non nouveau «Hontonvivè» (ami sincère). Il a désormais la mission, entre autres, de veiller sur la richesse du Danhomey. Et déjà il rassure de sa disponibilité et promet exercer avec sincérité le pouvoir que lui confère cette intronisation au nom de tous les rois qui se sont succédés sur le trône de Guézo.
Laisser un commentaire