Maîtrise de la croissance démographique: une condition sine-qua-non à la réduction de la pauvreté

Le Bénin, à l’instar de la communauté internationale, a commémoré ce 11 juillet 2011, la 22ème édition de la journée mondiale de la population (Jmp). Occasion pour le Ceradis, conformément à sa tradition depuis quelques années, de dire à travers une déclaration de presse, son mot en matière de réduction ou de maitrise de l’accroissement du taux de population notamment au Bénin d’une part et d’adresser ses plaidoyers aux décideurs d’autres part. Quand les questions de populations ne sont pas prises en compte, et ce, de façon rigoureuse, tout projet est voué à l’échec. C’est du moins l’avis de Nourou Adjibadé dans son introduction à la déclaration de presse faite ce lundi 11 juillet 2011 par le Centre de réflexion et d’actions pour le développement intégré et la solidarité Ceradis dont il est le Directeur exécutif. C’était au Codiam à Cotonou dans le cadre de la célébration de la 22ème édition de la journée mondiale de la population (Jmp) sous le thème «Population et développement : le Bénin au tournant de la transition démographique». Pour le Directeur, les questions liées à la croissance démographique doivent être la trame de toutes les stratégies de développement quelles soient signées de l’Etat ou de structures privées. Et c’est à l’en croire, la raison de ce coutume au Ceradis, de saisir chaque édition de la Jmp pour tirer sur la sonnette d’alarme afin d’alerter les décideurs à divers niveau sur la nécessité de se pencher résolument sur le niveau la taille de la population qui aujourd’hui constitue, explique Nourou Adjibadé, une entrave, dans une certaine mesure, aux politiques de développement.

«La réduction de la pauvreté dans des délais raisonnables au Bénin passe certainement par une croissance économique forte et durable qui suppose une amélioration majeure du capital humain du pays. Mais cela ne pourra pas se faire sans une réduction rapide de la fécondité et donc de la croissance démographique.», précise la déclaration lue par Pascal Atikpa, le chargé de programme. «Car, la forte croissance démographique du Bénin continue de freiner l’amélioration du niveau de vie de sa population en limitant à 1% par an l’augmentation du Pib réel par tête, ce qui correspond à un doublement du Pib par tête tous les 70 ans. Aujourd’hui au Bénin, avec, en moyenne, 5,7 enfants par femme, le niveau de la fécondité au Bénin demeure élevé. Cette fécondité est également précoce puisque 21 % des jeunes filles de moins de 20 ans ont déjà eu, au moins, une naissance vivante -18 % de naissances non correctement planifiées, 14 % produites à un moment non souhaité et 4 % non voulues.

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Un milliard du budget national 2012 pour la Pf

Dans sa déclaration de presse, le Ceradis lance un appel au Chef de l’Etat afin qu’il réserve dans le budget de 2012, une part substantielle des ressources de santé à la santé de la reproduction, le Vih et la planification familiale (Pf). Ceci au moins à hauteur de 1.000.000.000 (un milliard) de francs Cfa. En effet, de son analyse, le Ceradis ressort entre autres, le faible engagement des décideurs, l’insuffisance des ressources allouées à la Pf, la faiblesse du soutien politique effectif pour permettre aux différents programmes d’agir efficacement, la faiblesse du partenariat Public Prive, la résistance aux innovations comme la pilule et les injectables données par les relais communautaires, l’’inexistence de politiques communautaires compréhensives et peu de champions dans le domaine de la Pf. Tous ceci malgré les engagements pris par le Bénin à l’occasion de la conférence «population, développement et planification familiale en Afrique de l’Ouest francophone: l’urgence d’agir» tenue à Ouagadougou en février 2011. Cet apport financier que suggère le Ceradis pourra contribuer au respect de cet engagement ne se reste que en matière de promotion de la planification familiale.

Aussi, dénonce, le Ceradis, les filles vulnérables, qui constituent une part importante des adolescents sont-elles peu ou pas touchées par les programmes de santé mis en œuvre alors qu’elles paient un lourd tribut à la mortalité maternelle (grossesse à risque ou non désirée, avortement, infection sexuellement transmissible – les adolescentes participent à 21% de la fécondité générale – avec des hauts risques obstétricaux pour la mère et de prématurité pour l’enfant). Ce faisant l’Omd 5 relatif à la santé maternelle ne pourra pas être atteint. Iil est donc urgent d’agir par des politiques ou programmes visant à diversifier l’économie, à augmenter les niveaux d’éducation et de santé de la population et à maîtriser la croissance démographique.

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