Bénin – Le ministère de l’économie et des finances risque de connaître des ébullitions dans les jours à venir. En représailles à l’annulation par la Cour constitutionnelle des derniers avantages à eux accordés par le gouvernement, la Fesyntra-Finances, le syndicat maison, ressuscite les vieilles revendications comme «l’affaire Dangnivo» qu’on croyait définitivement classée.
Devant le ministère de l’économie et des finances, une affiche pas comme les autres montre le poster de Pierre Urbain Dangnivo, ce cadre supérieur du ministère disparu mystérieusement en Août dernier. Le message inscrit au bas de l’image appelle tous les travailleurs à la mobilisation. Une première depuis les derniers pourparlers entre le gouvernement et les travailleurs fin Avril dernier et qui ont abouti au relèvement du point indiciaire de 25 %.
On se rappelle que cette disparition d’un des leurs est devenue à un moment donné la principale revendication de ces travailleurs. Mis sur la sellette, le gouvernement a fini par trouver un corps à Womey qu’il presente a l’opinion nationale étant celui de Dangnivo. Mais travailleurs du ministère, syndicalistes et même les parents de Pierre Urbain Dangnivo ont tous contesté cette thèse du gouvernement, affirmant que le cadavre de Womey n’avait rien du corps de leur camarade ou frère. Et la fronde s’est exacerbée et ne s’est estompée qu’après les élections présidentielles et à la signature de ce contrat qui augmente leur point indiciaire.
A défaut de Dangnivo, les travailleurs ont dû se contenter d’avantages financiers, disait beaucoup de personnes. Mais à peine ont-ils commencé à savourer les délices de ces augmentations, qu’une décision de la Cour constitutionnelle venue de nulle part, met fin à leur rêve. Vite, le Fesyntra-Finances réchauffe la vieille revendication non élucidée qui lui a permis de paralyser ce ministère pendant des mois. Le gouvernement peine à convaincre du fait que l’autopsie effectuée par des médecins légistes étrangers a confirmé la thèse du vrai corps de Dangnivo qui serait exhumé à Womey, une localité proche de la station Bénin de AfricaRice, située dans la commune d’Abomey-Calavi.
A propos du dossier, on a comme l’impression que la vérité ne se saura jamais. La refondation qui a suscité de grands espoirs au début risque d’être compromise par la volonté des travailleurs qui se disent sacrifiés, une fois encore, sur l’autel des exigences des institutions internationales.