A la majorité présidentielle, on ne perd pas le temps. A peine les élections présidentielle et législatives terminées que l’on met le cap sur les élections municipales. Si Cotonou n’est plus tellement un enjeu avec le ralliement de la Rb à cette mouvance, Porto Novo est toujours dans le viseur. Une stratégie de débauchage, opérations de charme se multiplient à Porto Novo avec pour finalité de contrôler cette municipalité qui échappe à la mouvance depuis le début de l’ère démocratique.
Qui va loin, ménage sa monture. Ce proverbe français illustre bien la volonté des acteurs de la majorité présidentielle. A deux ans des élections municipales prochaines, le travail de terrain a déjà commencé à Porto Novo. Réunions discrètes, œuvres caritatives, peaufinage de stratégie, rien n’est négligé pour ce challenge politique. Oui, un grand défi au regard de la force politique en face le Prd qui contrôle cette ville depuis 2003 où ont eu lieu les première élections communales au Bénin. Depuis 1995 aussi, la majorité des députés de cette ville et de la 19è circonscription électorale sont de ce parti qui a fini, au fil des différentes élections, par étaler la plénitude de son influence sr cette ville. Les observateurs de la scène politique et autres analystes ne disent pas souvent que les militants de ce parti font des votes mécaniques et stéréotypés. Les nombreux assauts sous Soglo et surtout sous Kérékou pour arracher cette ville du giron du Prd ont tous fait long feu. Voilà pourquoi ce défi est donc grand. Mais du côté des acteurs et des barrons de la majorité présidentielle originaires de la ville de Porto Novo on semble surfer sur un autre argument, celui de la virtuelle retraite politique de Me Adrien Houngbédji qui règne en maître sur cette ville depuis le début de l’ère démocratique au Bénin. « Les Porto noviens ont toujours voté pour le Prd à cause de Houngbédji. Maintenant qu’il est hors course, nous on peut en profiter », affirme un responsable des Fcbe de la ville de Porto Novo. Mieux, la majorité présidentielle semble en progrès dans la ville. Lors des dernières élections municipales de 2008. Sur les 33 conseillers de la ville, les Fcbe ont pu avoir 8. Ce qui constitue un exploit par rapport au score obtenu par cette même mouvance en 2003. « Il nous fait 17 conseillers pour diriger cette ville, et nous allons tout faire pour l’avoir », confie un membre d’un mouvement satellite des Fcbe. Ils misent beaucoup sur les nombreuses réalistions du Président Boni Yayi dans cette ville. Pour atteindre cet objectif, la stratégie constitue à multiplier des associations de développement, corporatives, de jeunes qu’on va financer pour des œuvres sociales. Déjà, certains acteurs de cette majorité se sont rapprochés des responsables de l’Union des conducteurs de Taxi motos de l’Ouémé(Ucotamo) à qui on promet ciel et terre. Des tournois de football sont organisés dans certains quartiers de la ville pour ameuter et charmer la jeunesse. Actuellement, c’est le groupe de l’ancien ministre Issa Badarou qui est actif sur le terrain. Selon d’ailleurs certaines confidences, c’est lui qui lorgnerait le douillet fauteuil de l’hôtel de ville de Porto Novo après avoir fait un essai infructueux en 2003. Les autres coteries qui font allégeance à l‘honorable Sofiath Shanou ou au ministre de l’économie et des finances Adidjatou Mathys sont aussi actifs sur le terrain. Mais la tâche s’annonce difficile face au Prd qui réchauffe ses structures et au maire actuel Moukaram Océni dont les actions sont très appréciées dans la ville. L’assaut de la mouvance s’annonce rude. Sera-t-il le bon ?
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