En remplaçant plusieurs responsables de son département ministériel par de nouvelles têtes, la ministre de la santé, Dorothée Kindé Gazard vient de poser un acte fort courageux, et sans doute compatible à sa nouvelle vision. Elle n’a pas manqué non plus de créer une certaine rupture dans un ministère où certains cadres se vanteraient d’être des «intouchables».
Plusieurs ministres sont passés par là sous Yayi, mais n’ont pas pu poser les mêmes actes. Dorothée Kindé Gazard vient d’oser. Le dernier conseil des ministres est comme un clash qui a ébranlé l’un des plus gros départements ministériels du Bénin. Depuis son cabinet jusque dans les directions départementales de la santé, les aménagements effectués sont inédits dans l’histoire de ce ministère. Des «têtes » insoupçonnables sont tombées, pendant que d’autres ont été orientées ailleurs. L’acte de la ministre Gazard alimente toutes les conversations depuis peu au sein dudit ministère. Dans les couloirs et bureaux, certains agents ne cachent pas leur joie, dit-on, de voir enfin partir des autorités locales qui en faisaient de trop à leurs postes respectifs. La même satisfaction se lirait sur plusieurs visages hors du ministère, mais qui d’une manière ou d’une autre ont eu à collaborer avec lesdites autorités, dans le cadre des prestations de service. L’on cite l’une d’entre elles qui est au même poste depuis de longues années, et qui jurerait souvent de ne jamais partir de là, quelque soient les personnalités qui défileront à la tête de ce ministère. Bref, des sources internes estiment que l’acte ainsi posé par Kindé Gazard relève du surréel dans l’entendement collectif des agents. Reste qu’elle a sans doute des raisons de se tailler une équipe à sa guise, capable de relever avec elle, les nouveaux défis qui se posent aujourd’hui au secteur de la santé au Bénin. Et sur ce plan, elle se montrerait intraitable face aux questions d’intérêts ou de copinage.
Pour une nouvelle ère dans les hôpitaux publics
(Les défis à relever par le Pr Amoussou-Guénou) Dr Kuassi Marcellin Amoussou-Guénou. C’est le nouvel homme que la ministre de la santé vient de nommer à la tête de la Direction nationale des établissements hospitaliers et de soins (Dnehs). Professeur Agrégé de biophysique et médecine nucléaire, enseignant à la Faculté des sciences de la santé Fss) de l’Uac , il remplace ainsi un de ses collègues, le Dr Isaac Ouinsou, neurologue, tous militant dans le Collectif des praticiens hospitaliers du Bénin qu’on ne présente plus. Mais ici, il sera notamment question de réfléchir sur le devenir des hôpitaux publics du Bénin, dont les problèmes ne font qu’accroître au fil du temps. Cette direction avait été longtemps exigée par ce collectif, et en nommant de nouveau, l’un des membres à sa tête, l’autorité ministérielle est sans doute convaincue qu’ils ont les capacités nécessaires pour régler les problèmes qui se posent. Dans ses nombreuses réflexions, le Dr Amoussou-Guénou s’est toujours peiné de voir évoluer le Cnhu, dans des conditions peu honorables et indignes des hôpitaux de son rang. L’occasion lui est ainsi donnée de mettre en valeur ses ambitions pour l’hôpital public au Bénin. Un hôpital qu’il veut d’ailleurs beaucoup plus organisé, plus vivable, où chaque acteur est astreint à une mission précise. «Ma première lutte sera de combattre les cabinets clandestins » annonce déjà le nouveau directeur. Il estime qu’il en existe de trop au Bénin, compromettant dangereusement la santé publique. Comme autres axes d’action, il entend mettre en place très rapidement un système d’interconnexion entre tous les hôpitaux publics du pays et aussi créer un dossier médical informatisé. Médecin Chef des services médico-techniques à Homel, le Dr Amossou-Guénou est également responsable du Service des radioimmunodosages à la Fss et Agent national de laison assistant (Nla) du Bénin près l’Aiea.
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