Dossier Pvi-Nouvelle génération : le pouvoir pris aux mots

Le président Boni Yayi a réagi au dossier Programme de vérification des importations (Pvi)-nouvelle génération. Bien qu’ayant montré le bien-fondé du système, la réaction du chef de l’Etat plonge davantage le gouvernement. Alors qu’il devrait recevoir le trophée de la 4ème édition 2011 du tournoi des institutions remporté par l’équipe de football du palais de la Marina, le président de la République, Boni Yayi, en a profité pour réagir à propos du dossier Programme de vérification des importations (Pvi)-Nouvelle génération qui attise actuellement la flamme des débats dans l’opinion publique béninoise. Qualifiée par certains de réaction véridique du Chef de l’Etat contre l’intox et la désinformation autour du Pvi-nouvelle génération, une autre lecture de ladite réaction plonge le pouvoir quant à certains paramètres des tenants et aboutissants du dossier. Avec le recul, on constate que les mots placés par le président de la République confirment les différentes hypothèses selon lesquelles l’accord Bénin Control Sa a été signé sans que la part du gâteau qui devrait aller dans les caisses de l’Etat n’ait été précisée et que la structure s’enrichissait au détriment de l’Etat béninois.

«Elle a investi des milliards (…). Lorsqu’il y a prestation de service, il y a naturellement rémunération. Mais nous allons discuter pour que cette rémunération soit à la mesure et qu’une partie vienne aussi dans les caisses de l’Etat», a déclaré Boni Yayi. Cela voudra alors dire que c’est après l’installation et le démarrage des activités de Bénin Control Sa que le gouvernement s’est engagé à négocier la part des ressources engrangées par la structure qui iraient dans les caisses de l’Etat. Cette éventualité avait été évoquée par Ogoubiyi Bernard, Fatai Djiman et Thomas Agbotounso lors de leur passage sur l’émission «Débats Actuels» de Golf télévision, dimanche 07 août dernier. Respectivement commissaires agrées et transitaires, ils ont dénoncé une situation où tout l’argent perçu par le biais du Pvi-Nouvelle génération ira dans les caisses de Bénin Control Sa. Et la réaction de Boni Yayi n’y apporte pas une grande contradiction. Pire, elle laisse entrevoir que le gouvernement a cédé un marché de cette importance à un privé et ira après «quémander» la part de l’Etat. Et que le président s’en prenne à la douane où qu’il veuille dédouaner le système de la flambée actuelle des prix des denrées dans les marchés, le Pvi-nouvelle génération se montre pour le moment «anti-social».

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Boni Yayi a, comme attendu, vanté les mérites du système. Mais le meneur de la Refondation doit comprendre qu’en réalité le nouveau système en lui-même ne gène personne. Aucun béninois ne peut être contre des reformes qui permettront au gouvernement d’améliorer les recettes de l’Etat pour mieux faire face aux dépenses publiques. Mais ce sur quoi l’attention du président est attirée, c’est l’impact négatif de la mise en œuvre du Pvi-Nouvelle génération sur le panier de la ménagère et les nombreuses interrogations que suscitent les conditions dans lesquelles le marché a été cédé à la société Bénin Control Sa. Et sur ces plans, l’intervention du Chef de l’Etat n’a pas dissipé les inquiétudes des populations béninoises. Au contraire…

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