Sur les traces du Prpb

Le régime Yayi va à l’école du Parti de la révolution populaire de Bénin(Prpb). Alors que Boni Yayi ne fait que chanter depuis sa réélection en mars dernier la réduction du train de vie de l’Etat, on apprend dans le même temps, de sources concordantes, que le gouvernement prévoit l’achat de voiture 4×4 à tous les auditeurs militaires affectés dans les différentes structures de l’administration publique et les sociétés d’Etat. Les mêmes sources rapportent la mise à disposition desdits auditeurs de secrétaires dotés eux aussi de motos. Et comme l’exige le fonctionnement de l’administration publique, les frais de carburant de ces véhicules à eux attribués seront assurés par les services financiers desdites sociétés. La question qu’on se pose est de savoir le budget sur lequel ces différentes dépenses seront imputées.

Cette énième trouvaille du prince de la Refondation rappelle la méthode de gouvernance à l’ère révolutionnaire du Prpb. Il s’agit de la création de structures étatiques «fantaisistes» auxquelles le gouvernement exige l’attribution de moyens de fonctionnement générant ainsi des dépenses non prévues par la loi des finances. A son arrivée à la tête du Bénin en 2006, Boni Yayi avait claironné son concept dit de «Changement» qui devrait consacrer une nouvelle façon de faire, un «gouverner autrement» qu’on espérait positif. Au contraire, son régime a été marqué par des dépenses somptuaires et la mise en place d’institutions qualifiées de «budgétivores» par les observateurs de la vie politique, notamment la presse et les partenaires sociaux. Les bailleurs de fonds n’ont pas dérogé à la critique. La réalité est que si certaines de ces institutions ont montré l’inopportunité de leur création, les semaines qui ont suivi leur naissance, d’autres se sont illustrées par leur inactivité. Pour ce second mandat, c’est la Refondation, présentée par les griots du pouvoir comme la correction du Changement, qui est à la mode. Pourtant, sitôt la Refondation entamée que les mêmes erreurs reviennent. Pis, Boni Yayi persiste dans l’imitation de la gouvernance Prpb. Après avoir annoncé le 31 Juillet dernier la création d’un Haut Conseil national de Dialogue alors que le pays dispose déjà d’un Haut Commissariat à la Gouvernance concertée et d’un Médiateur de la République, c’est maintenant le moment de «gâter» les auditeurs militaires –sans réelle expertise en la matière- déployés dans les structures de l’Etat alors que le gouvernement n’a de cesse de chanter à qui veut l’entendre la mauvaise gestion des mêmes sociétés d’Etat. Comme du temps du tristement mémorable parti-Etat du Prpb, à l’école duquel la Refondation semble-t-il est allée.

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