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Yayi 2011 serait-il différent de Kérékou 2001?

Par Charly Hessoun
il y a 10 ans
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Le professeur Wantchékon est un économiste respectable et respecté que je connais bien. Peut être que son souci de se voir décerner le titre de «meilleur économiste africain» l’amène à «overreach». En effet comment comprendre qu’un chercheur sorte des affirmations aussi péremptoires, après avoir fait une «enquête» sur 150 villages pendant un seul cycle électorale «: «L’argent n’a strictement aucun (souligné par moi) effet sur le vote, encore moins sur la participation électorale».

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On attend d’un chercheur en sciences sociales (même si l’économie se donne des prétentions de science exacte avec l’usage exagéré de modèles mathématiques et de théories des jeux), un peu plus de nuance et l’exercice d’une petite dose de doute cartésien. L’influence de l’argent ne se mesure pas seulement dans l’achat direct des consciences. La force du clientélisme ne s’exerce pas dans les 10 jours de campagne. Les opinions et décisions de vote ne se font pas exclusivement au cours de la campagne officielle (d’une durée très courte, par ailleurs, chez nous). Les clientèles politiques sont construites sur la durée par la distribution de faveurs (pas seulement des espèces sonnantes et trébuchantes) sur la durée, par des lieutenants, des chefs de clans etc.

 

On attend de nos chercheurs en science politique qu’ils fassent des recherches sérieuses et documentées au lieu de nous monter des pseudo enquêtes statistiques sur de faibles échantillons pour justifier des positions a priori et auréoler d’une couverture pseudo-scientifique des thèses qui vont à l’encontre du vécu quotidien des peuples. Quels sont les termes des projets de société dont ont parlé les «enquêteurs» du dispositif de l’Ireep? Quelle vision ont-ils offerte aux peuples?

Il s’agit ici d’une étude qui se veut scientifique et qui tire des conclusions larges… Quand le modérateur des travaux de restitution, le Sénégalais Bally Sall, dit «l’hypothèse selon laquelle dans le jeu démocratique africain, la relation entre les dirigeants et le peuple est basée sur le clientélisme politique», on voit au-delà de la distribution de billets de 500 FCFA, ici et là…

Je connais un peu les liens de cette structure avec les milieux de la recherche en science politique sur l’Afrique aux USA. On ne peut pas permettre que consciemment ou non, le professeur prête son crédit (gagné aussi bien dans la lutte contre l’autocratie de Kérékou que dans le milieu universitaire) à un travail approximatif qui débouche sur des conclusions générales qui influencent l’image qu’on se fait du pays et au-delà des décisions politiques au plus haut niveau… La recherche aux USA est très portée sur les études quantitatives et tout ce qui est basé sur des données chiffrées, des statistiques est tout de suite auréolé d’un pouvoir de persuasion, ce dont le professeur est certainement conscient. Dans ces conditions, quand des chercheurs africains font une étude statistique (même si la taille de l’échantillon, l’échantillonnage et les protocoles d’enquêtes sont discutables) et qu’ils arrivent à des conclusions du genre: «il n’y a pas de clientélisme, l’argent ne joue strictement aucun rôle dans le vote, cela est pris presque comme vérité d’Évangile. La réalité est que l’argent et le clientélisme en général ont encore un rôle déterminant dans le vote de beaucoup d’électeurs. Le clientélisme passe par le népotisme (on place les fils du village, les «fofos» du clan à des postes, ce qui permet de redistribuer des avantages ou de les faire miroiter, la protection ou des retombées diverses).

Même si des progrès sont réels, la réalité dans nos campagnes est malheureusement celle du moyen-âge du vote, car l’Etat n’est pas «impartial» et ne sert pas les citoyens de façon équitable. Des intermédiaires et des relais sont crées (ministres, députées, directeurs aux fins de distribuer la manne de l’Etat, d’assurer que les petits-frères sont reçus aux concours truqués, recrutés sans mérite, poursuivant et ancrant le clientélisme, de génération en génération. Toute opposition est découragée, sinon détruite, l’opposant se voyant privé des moyens de distribuer la «manne de l’Etat» puisque n’étant pas au pouvoir.

Au lieu de démontrer et démasquer ces mécanismes qui assurent la conquête et la conservation du pouvoir par des moyens anti-démocratiques, on glose sur des enquêtes dans 150 villages pour accorder un blanc-seing à la fraude électorale, au népotisme, au clientélisme institutionnalisé. Qui a besoin de distribuer 500 F CFA quand le pouvoir en place en a accordé pendant 5 ans des milliers?

Dans une enquête similaire conduite en 2001, le professeur était parvenu à des conclusions opposées. La situation et la force du clientélisme auraient-elles dramatiquement changé en 10 ans ou le reportage de la «La Nouvelle Tribune» est-il réducteur (je n’ai ni assisté à la conférence, ni eu accès aux résultats des travaux, sauf par le compte rendu de la LNT). Et je soutiens que la crédibilité des appels clientélistes et l’accès aux bienfaits du clientélisme ont une grande influence sur le comportement électoral. Boni Yayi 2011 serait-il radicalement différent de Mathieu Kérékou 2001? Les électeurs béninois et le personnel politique béninois auraient-ils eux aussi radicalement changé en 10 ans? J’en doute…

Gombo (un internaute régulier du site www.lanouvelletribune.info)

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