A Missèbo : des acheteurs à l’assaut du marché aux fringues

Le marché Missèbo, situé sur un flanc de la berge lagunaire de Cotonou, la capitale du Bénin, se distingue à plusieurs égards des autres espaces d’échanges commerciaux. On y trouve de nombreux articles et un nombre impressionnant d’usagers qui y foulent les pieds au quotidien. Grand quartier situé dans le 6è arrondissement de Cotonou, Missèbo est presque quotidiennement le théâtre d’un brassage interculturel et d’une ambiance qui lui confère une certaine particularité. Missèbo est aussi l’une des zones commerciales les plus fréquentées au Bénin, aussi bien par des nationaux que par des étrangers. Visite et découverte d’un quartier spécial mais aussi un grand espace de commerce concurrentiel pur et parfait. Très prisé par un important nombre de Béninois en quête de produits à acheter à neuf ou en occasion pour la consommation, le marché de Missèbo abrite actuellement des milliers d’âmes de toutes nationalités qui mènent des activités très variées. Il y règne un total remue ménage. L’ambiance n’y est pas différente de celle des autres grands marchés du Bénin et de la sous région.

A l’instar de toute zone de concentration géographique et économique, où chacun court au gré de ses intérêts pour convaincre un client, l’empressement est fort et le méli mélo assourdissant. Les klaxons d’automobilistes et de motocyclistes, retentissent indéfiniment comme des partitions d’orchestres auxquelles des piétons hurlants restent indifférents. Un monde où fourmillent des visiteurs, passants, vendeurs ambulants et acheteurs où la règle est de se faire entendre, sans toutefois écouter l’autre. Des pas hâtifs vers des endroits indéfinis qui sont l’aboutissement d’un véritable labyrinthe où il faut se munir de patience; ces regards qui se lancent vers les quatre coins de l’espace en quête d’articles intéressants… Missèbo, c’est peut être l’endroit le plus fréquenté du Bénin mais aussi l’antre de la solitude; là où sans guide, on s’égare dans les dédales du marchandage parfois complexes et des ruelles confortées par les nombreux hangars de fortune dont l’exigüité ne favorise point la promiscuité.

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Gérer l’agressivité

On se brasse au jour le jour à Missèbo. Mille individus, mille pensées. C’est l’endroit où s’expriment tous les égoïsmes, le maitre mot: profit! N’y trouvez surtout rien de cynique. Quelque philanthropie en ce lieu détruirait son prestige. Si au départ l’union («MISSEBO») était sa raison d’être, aujourd’hui, c’est de l’affrontement des intérêts que jaillit sa gloire. Il faut aller la vivre, cette ambiance particulière aux environs de 16 heures où nos pieds foulèrent les contours du marché, pour s’en convaincre.

A l’orée de la fermeture des boutiques, stands et hangars sont reconnaissables les exhortations des tireurs de charrettes qui ne regardent que tout droit dans leur direction en forçant le passage par des «Ago! Ago!» avec plus ou moins d’agressivité et sans égards envers les autres passants. Vendeurs de vêtements, de chaussures et d’articles intéressants marchandent avec des clients plutôt méfiants qui craignent d’être bousculés ou de se laisser duper. «J’ai amené mon jeune frère pour l’aider à acheter quelques «tenues» (Ndlr: vêtements) car il ne pourra pas les acheter tout seul aux prix convenables», confie Firmin, jeune usager du marché. A cela, s’ajoute l’insécurité qui règne en maitre sur ce vaste espace d’échange. Les baraqués aux airs douteux rivalisent de regards avec les usagers du marché et ont peut-être le même objectif que tout le monde, celui de gagner, sauf qu’avec eux, on ne gagne jamais. Les forces de sécurité qui devraient maitriser le terrain n’arrivent pas au moment opportun, faute de logistiques et d’effectifs. Il est évident que lorsqu’il existe un endroit si fréquenté, la collaboration entre les forces de l’ordre et les usagers se consolide pour que le plus grand marché béninois de friperies soit accessible à tous. En attendant l’adoption de mesures favorables à l’assainissement du milieu, Missèbo continue de grouiller de monde… avec son ambiance particulière.

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