Décrispation de la vie politique : Yayi reçoit une délégation de l’Un

Quarante huit heures après son départ du Bénin, la visite du Pape Benoît XVI semble déjà porter des fruits. Pour la première fois, depuis la dernière élection présidentielle, le président Boni Yayi a fini par ouvrir les portes de son salon d’honneur à l’opposition. En l’occurrence, à l’Union fait la Nation (Un) qu’il a reçue, hier soir, au palais de la Marina. La délégation était conduite par Bruno Amoussou, le président de la coalition.

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Un pas vient d’être franchi dans le processus de réconciliation «politique» souhaité et promu par le souverain pontife, lors de son récent voyage apostolique au Bénin. Hier, vers 18 h, le président Boni Yayi a reçu une délégation du bureau de l’Un dirigée par son président, Bruno Amoussou, flanqué de quelques membres que sont Antoine Kolawolé Idji, Eric Houndété, Augustin Ahouanvoébla, Théophile Montcho. L’audience qui a duré plusieurs dizaines de minutes, « longue et ennuyeuse», selon un membre de la délégation, est le résultat des retrouvailles qui ont eu lieu dimanche au stade de l’amitié de Kouhounou entre Boni Yayi et Bruno Amoussou. Au cours de cette Sainte messe, Boni Yayi, fortement subjugué par le discours de réconciliation du Pape, a tendu la perche du dialogue à Amoussou qui a su bien la saisir. Le projet de cette rencontre était, selon la même source, calé depuis ce dimanche donc, sans que l’on soit suffisamment fixé sur une date. Apparemment la lettre du président Amoussou au Saint Père, relayé abondamment par la presse, hier, a aussi joué de sa partition pour la promptitude du principe de la rencontre. Comme on pouvait le deviner, il a été question d’instaurer le dialogue politique nécessaire à la decrispation de la tension sociale dans le pays. Le Chef de l’Etat a dit à ses hôtes sa volonté d’ouvrir ce dialogue politique avec l’opposition. Le chef de la délégation lui a répondu qu’il est le seul qui a le pouvoir d’initier ledit dialogue. Il l’a invité à concrétiser l’initiative et à les rappeler au moment opportun. au nom de l’Un, Bruno Amoussou a réitéré la volonté de sa coalition à travailler pour la réconciliation, avant d’inviter Boni Yayi, à ne pas hésiter à leur faire appel le moment venu. Ce dernier, sans l’avoir dit expressément, a montré sa volonté de les rencontrer incessamment dans le cadre de ce dialogue qu’il appelle de tous ses voeux.

Un dialogue plus sincère

Pour bon nombre des membres de la délégation joints au téléphone, la démarche du Chef de l’Etat ne paraît pas trop sincère. Elle s’inscrit dans le même registre que toutes les autres tentatives de dialogues politiques initiées par ce dernier et dont la finalité semble beaucoup plus pour donner une image fausse de sa personne. En les recevant deux jours après le départ du Pape, Yayi veut donner l’impression qu’il s’est engagé pour la réconciliation souhaitée par cette autorité morale. Les responsables de l’Un attendent de le voir poser des actes plus concrets dans ce cadre que sa volonté de s’interposer en «faiseur de paix» qu’il n’est pas. Est-il sincère avec nous? «Seul le temps nous permettra de le juger», répond un membre de la délégation.

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