Dossier suppression des primes dans les sociétés d’Etat : la reculade du pouvoir justifie les reproches

Le contenu de la lettre N°877 /SG/PR/SP-C confirme les propos et commentaires de ceux qui avaient qualifié la décision de suspension du Chef de l’Etat de maladroite. Le régime Yayi semble se plaire dans les erreurs et les décisions précipitées. Alors même que les opposants à la lettre N°769/SG/PR/SP-C du 31 octobre 2011 du secrétariat de la présidence de la République relative à la suspension du paiement des accessoires de salaires dans les sociétés et offices d’Etat sont taxés par certains griots du pouvoir d’oiseaux de mauvaise augure, le gouvernement vient lui-même de faire volte face. C’est, en effet, par la lettre N°877 /SG/PR/SP-C du 14 novembre 2011 signée du secrétaire général de la présidence de la République, Edouard A. Ouin-Ouro que le gouvernement a décidé de surseoir à sa précédente décision d’annuler les accessoires de salaires dans les entreprises publiques que le gouvernement vient de surseoir à sa mesure.

Et à l’analyse du contenu de cette dernière lettre, on se rend compte que le pouvoir de la Refondation confirme tous les commentaires et inquiétudes qu’avait suscitées sa première décision. La lettre N°877 /SG/PR/SP-C du 14 novembre 2011 révèle: «Suite aux investigations menées par l’inspection générale d’Etat, les Auditeurs internes du gouvernement auprès des entreprises publiques et après la rencontre tenue par l’Inspecteur général d’Etat avec les directeurs généraux des sociétés et offices d’Etat, il ressort que les éventuelles mesures correctives au niveau du paiement des accessoires de salaire mettront plus de temps que prévu». Cela signifie que la décision qui fait objet de polémique n’a pas été suffisamment murie dans les couloirs de la présidence. Et elle a été prise sans l’implication ni des dirigeants desdites sociétés ni des représentants des personnels. Les agents de ces structures sont régis par des conventions collectives et des actes qui définissent bien les conditions de leur traitement salarial. Un quelconque changement de leur traitement salarial implique la modification desdits actes et conventions. Ce qui ne saurait se faire sans l’avis et l’implication à la fois des conseils d’administration des sociétés concernées et des syndicats des travailleurs.

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Le principal argument avancé en son temps par les proches collaborateurs du Chef de l’Etat pour justifier cette mesure de suppression de primes est que 95 % des ressources des sociétés publiques sont injectées dans leur budget de fonctionnement, notamment les charges salariales. En réalité, il n’est un secret pour personne que les salaires-y compris les primes et indemnités- de certains agents dans les offices et sociétés d’Etats sont mirobolants. Mais il faudra relativiser. Car ce sont les cadres et dirigeants de ses entreprises qui profitent de ses accessoires de salaires décriés.

On se rappelle qu’en son temps les organisations syndicales et une certaine frange de l’opinion publique ont dénoncé une décision non concertée violant les conventions collectives et actes assimilés en vigueur. Le gouvernement vient, de toutes les façons, de se rétracter. Et son recul vient confirmer certaines critiques faits en son égard sur le fond et la forme de la décision de suspendre les primes et indemnités dans les entreprises publiques.

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