Conclave de Toussaint à la majorité présidentielle : le deal de Yayi sur la révision de la Constitution

Une fête de Toussaint pas comme les autres à la majorité présidentielle. Alors que la communauté internationale commémore la fête des saints, c’est le moment choisi par le Chef de l’Etat pour signer un pacte de fidélité avec la soixantaine de députés acquis à sa cause. En perspective surtout, une hypothétique révision de la constitution annoncée comme reforme majeure du quinquennat.

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Une rencontre discrète, presque sobre, loin des caméras et des regards des journalistes. C’est ce qu’a organisé le Chef de l’Etat ce mardi à la présidence de la république. Contrairement à ses habitudes, Boni Yayi a voulu d’une telle rencontre pour coller au sérieux du sujet. En effet, selon des sources proches de la Marina, le président Yayi a voulu sceller un pacte de fidélité avec ses députés pour le reste de la mandature. Et pour cause, nous souffle-t-on, les reformes sérieuses sont en perspective au Palais des gouverneurs et Yayi entend compter sur ses 61 députés pour la suite. Lors de la mandature passée, Yayi avait bénéficié au début d’une majorité avant que celle-ci ne s’évapore progressivement au détriment de l’opposition d’alors. Cette fois, il faut éviter ce lugubre scénario surtout que les lois qui viennent à l’avenir sont vitales pour la réussie du quinquennat. Le projet de loi des finances 2012, la loi sur le droit de grève et celle concernant la révision de la constitution. Si toutes ces lois préoccupent le Chef de l’Etat, c’est la dernière qui est réellement le sujet qui lui semble préoccupant. Pour que sa révision passe à l’Assemblée nationale, Yayi a besoin des trois quarts des députés. Au total, il a besoin de 63 députés. Selon les calculs, il n’en possède actuellement que 61 plus un non inscrit acquis à sa cause. Il va encore chercher à avoir un dernier. A ce niveau, Yayi pourrait encore chercher à pêcher dans les eaux troubles de l’opposition. La cible pourrait bien être l’honorable Cyriaque Domingo sur qui pèse de forts soupçons de ralliement à la majorité parlementaire. Avec cette donne, pas question de perdre un de ses éléments. Et c’est pourquoi Yayi entend signer « un pacte de fidélité » avec ses députés. Il a demandé que ces députés le soutiennent pour réussir les reformes. Il en a profité pour aplanir les frustrations qui couvent dans leur rang. C’est la deuxième sollicitation adressée aux mêmes députés, une semaine à peine après celle du Président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago. La fréquence de ces sollicitations active davantage les méfiances et les prudences notées ça et là sur cette révision. Pour mettre chaque député devant ses responsabilités, le Chef de l’Etat a invité les membres du gouvernement pour donner une grande caution psychologique à son « pacte ». Gérer ainsi avec minutie, on a de quoi s’interroger sur les méandres et les intérêts qui se cachent derrière une telle révision vue de la Marina.

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