Les baraques détruites en prélude à la visite du Pape Benoît XVI, se remettent progressivement en place ; moins d’une semaine après le départ du souverain pontife. Après le séjour du Pape Benoît XVI, les occupants des trottoirs et baraques dégagées à Cotonou reprennent leurs places. Devant la bourse du travail, en lieu et place des baraques, ce sont des parasols qui ont été montés. Les bonnes dames y ont installé leurs marchandises.
Sous le parasol jaune marqué MTN, se trouvent installées des glacières remplies de jus de citron et du bissap. A côté d’un étalage portant des biscuits, bonbons et jouets, dans la rue, un grand fourneau dégageant des étincelles portant une casserole remplie de riz. Des clients assis sur un banc posé au pied de la clôture de la bourse du travail tenaient chacun dans une main un plat et dans l’autre la fourchette.
Après le Pape
A Gbégamey, sur la voie qui mène au collège Père Aupiais, les vendeurs d’essence dont les installations ont été dégagées à la veille de l’arrivée du Pape au Bénin, ont réinvesti les lieux. Au stade de l’amitié, les vendeuses de médicaments, remettent progressivement leurs étalages. Les trottoirs à Zongo où étaient les vendeuses de pièces de véhicules à la veille de la descente du Pape, sont déjà occupés. En ces lieux, plus rien ne rappelle le « nettoyage » d’il ya quelques jours. Rappelons que la mairie de Cotonou, dans le cadre de la visite du Pape Benoît XVI a procédé au dégagement des baraques et boutiques, buvettes et occupants anarchiques des abords des voies de la capitale économique. A la veille de l’arrivée du Pape, le maire de la municipalité Nicéphore Soglo a effectué une descente sur les grands axes de la ville où s’opéraient les opérations. A cette occasion, il a sensibilisé les populations, les invitant a éviter les comportements d’incivisme. Notamment l’occupation anarchique des voies. Il avait surtout expliqué que le dégagement répond aussi à un programme de la mairie. Celui de l’assainissement de la ville. Soglo indiquait que Cotonou ne sera jamais propre si les populations n’adoptaient pas les bonnes règles pour une ville propre. Curieusement, pas une semaine après les occupants anarchiques des voies sont revenus sur place. Ce fait était prévisible. En effet, l’opération d’assainissement suspendait les activités génératrices de revenus des victimes. Les étalages d’essence et les baraques où se vendaient les céréales étaient les activités qui permettaient aux propriétaires de survivre. La visite du Pape a suspendu pour un bon moment ces activités. L’Etat, pour réussir son programme de Cotonou ville propre avec les trottoirs non occupés doit prévoir désormais avant tout dégagement de nouvelles activités pour les occupants anarchiques. Sinon, l’incivisme trouvera toujours des raisons d’être.
Laisser un commentaire