Poursuite d’anciens ministres pour malversations : un mythe en devenir?

La procédure de poursuite des anciens ministres dont les noms sont cités dans des affaires de malversations financières est restée sans suite. Et pourtant au lendemain de l’éclatement de ces affaires, le président de la République avait promis à la population béninoise de faire la lumière autour de ces affaires. Mais depuis, plus rien, il existe un silence total autour de la procédure de poursuite. Les béninois se demandent alors si ces affaires sont déjà classées? Le dénouement des affaires ‘’ICC-service et consort’’ et ‘’CEN-SAD’’ sera-t-il un jour une réalité ou c’est encore une fois un mythe qui se crée autour d’elles comme il est d’habitude au Bénin. Bien malin qui pourra répondre à cette question. Pour l’affaire ‘’ICC-service et consort’’ le gouvernement a déjà mis une commission dirigée par Sévérine Lawson qui se charge du remboursement des victimes de cette affaire. Mais même si l’effort est louable cela ne veut aucunement pas signifier qu’il faut s’arrêter seulement à se niveau. Le gouvernement doit aussi se charger, encore que c’est son devoir, de faire la lumière sur l’origine du problème. Tout ceci doit se faire dans le but de prendre des mesures préventives pour d’autres éventuelles structures de placement d’argent. Si au moins pour l’affaire ‘’ICC’’, il y a des actions qui se mènent, de l’autre côté, plus personne ne dit rien par rapport à l’affaire ‘’CEN-SAD’’. Ce qui fait régner un silence indescriptible autour d’elle. S’il est vrai que les députés de la 6ème législature ont inscrit ces deux dossiers parmi les points retenus à l’ordre du jour pour leur deuxième session ordinaire, il n’en demeure pas moins vrai qu’il faut garder une certaine réticence quant à la crédibilité de leur bonne foi. Et pour cause, leurs prédécesseurs de la 5ème législature avaient eux aussi eu l’idée d’enclencher la procédure de leur poursuite mais sans résultat. De toutes les façons, si le chef de l’Etat tient à faire de sa bataille contre la corruption une victoire, il lui sera important et nécessaire de donner une suite à ces affaires de malversations financières en faisant la lumière autour d’elles. Dans le cas contraire, personne ne comprendra le fait qu’il soit entrain de prôner la lutte contre la corruption en faisant même voter une loi contre la corruption, alors que dans le même temps, il existe des dossiers de malversations financières qui ont vu le jour à son avènement et qui sont restés sans suite. On pouvait comprendre le silence qui règne autour de ces affaires si la juridiction qui est habileté à les connaitre n’existait pas. Mais fort heureusement, la constitution du Bénin a prévu la Haute cour de justice qui est une institution chargée de juger les ministres et les présidents qui se sont mal comportés envers l’Etat béninois. Pour certains, la procédure de la poursuite de ces ministres suit son cours normal. Ce qui explique le silence observé autour des affaires. Selon eux, il n’y a pas péril en la demeure. Mais pour les esprits avertis, il y a déjà de quoi s’inquiéter car tout le monde sait qu’au Bénin, aucune procédure enclenchée ne va à sa fin. Selon certaines indiscrétions, si ces affaires ne connaissent pas de suite, c’est parce que les noms de certaines autorités, les plus insoupçonnées et qui sont encore en poste dans le gouvernement, sont cités. Et ce serait vraiment dommage si tel est le cas, car à l’heure actuelle des choses, ce n’est plus le moment de jouer au copinage si le président pense vraiment au développement du Bénin. Aussi, faut-il penser aux autres affaires qui sont restées en instances à la fin du régime de Kérékou II. Il s’agit entre autres des affaires ‘’ventes de parcelles à New-York’’ et ‘’SBEE’’.

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