Visite en France du chef de l’Etat du Bénin : 20 minutes pour Yayi à l’Elysée hier

Initialement prévue pour le 24 Octobre, annulée puis annoncée à nouveau à grands renforts médiatiques pour le 08 Novembre, la visite officielle de Boni Yayi à l’Elysée hier mardi n’a été qu’un véritable canular. Et pour Yayi qui en rêvait pour gommer les petits malentendus entre Paris et Cotonou, c’est un échec diplomatique sans précédent. Hormis le temps consacré au protocole et aux salutations sur le perron de l’Elysée, l’entretien entre Boni Yayi et Nicolas Sarkozy hier à l’Elysée n’a duré qu’une vingtaine de minutes. Selon des sources diplomatiques, ce timing n’est pas loin de celui annoncé depuis quelques jours qui est de vingt cinq minutes au maximum. Le plat de résistance de ce tête-à-tête est la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée qui fait l’objet depuis hier à Cotonou d’un séminaire régional. Il est clair ainsi que ce sujet est bien vidé d’une bonne partie de sa substance. Ceci pourrait expliquer le peu de temps accordé à l’entretien. Mais les deux Chefs de l’Etat ont aussi abordé quelques sujets de la coopération bilatérale. Même si de bonnes choses peuvent se dire très rapidement, il faut affirmer que ce bout de temps n’a pas permis au président Boni Yayi d’aborder avec son hôte les autres questions lancinantes sur lesquelles il y a eu brouilles ces derniers jours, surtout après sa dernière visite en Chine. Selon les coulisses de l’entretien, la France aurait exigé du Bénin de limiter sa fréquentation avec les Chinois. Cet entretien hâtif était pourtant prévisible au regard des circonstances. Sarkozy, semble bien plus préoccupé par la crise de l’Euro et la situation dans son pays. Pour éviter le naufrage, son gouvernement a dû faire un plan de sortie de crise avec un budget bien compressé. A quelque cinq mois de l’élection présidentielle, Sarkozy à la traîne dans les sondages et malmené par la Gauche a sûrement d’autres chats à fouetter. A quoi auront donc servi ces tapages médiatiques sur une visite pour laquelle Yayi s’est battu bec et ongles? Des millions de nos francs auront été engloutis dans ce voyage dont on pouvait se passer. Ce n’est ni plus, ni moins qu’un cuisant échec diplomatique dont on s’en souviendra encore longtemps.

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