Yayi suspend les primes aux agents des sociétés et offices d’Etat

Le Chef de l’Etat Boni Yayi vient de procéder à la suspension du paiement des primes, indemnités et autres accessoires de salaires dans les sociétés et offices d’Etat. Cette décision date du 31 octobre dernier et est signée du Secrétaire général de la présidence de la République, Edouard Ouin Ouro. «Sur instruction du président de la République, Chef de l’Etat, chef du gouvernement, il vous est demandé de faire procéder, dès à présent, à la suspension du paiement des accessoires de salaires (primes et indemnités) dans les sociétés et offices d’Etat sous votre tutelle, en attendant de nouvelles mesures à prendre par le gouvernement». Telle est la substance de la note de service envoyée aux ministres et aux directeurs des structures d’Etat concernés. On ignore pour l’instance la cause de la mesure drastique prise par le premier magistrat, en violation du principe du respect des droits acquis. La note notifie, comme détail supplémentaire, qu’à la fin de ce mois seuls les salaires seront payés.

On se rappelle qu’à son arrivée, à la tête du pays en 2006, Boni Yayi, se présentant sous des airs de président débonnaire que d’aucuns ont appelé «papa bonheur», a accordé une kyrielle de primes aux agents permanents de l’Etat. Ces primes, il semble le leur reprendre une à une. Ces dernières ont fait porter la masse salariale à un niveau jugé de déraisonnable par les institutions de Bretton Woods, notamment la Banque mondiale.

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Avec la suspension abusive des primes -qui sont des accessoires des salaires- on se demande la base légale sur laquelle le chef de l’Etat et son gouvernement s’appuient pour priver une partie de ses agents du paiement de ces droits acquis. Surtout dans des secteurs où opèrent encore des conseils d’administration, lesquels sont censés avoir compétence en la matière.

Dans l’opinion, on susurre déjà qu’à cause des nombreux mouvements de débrayage, dus aux malentendus entre les travailleurs et le gouvernement et, ayant paralysé l’administration publique, l’Etat serait en cessation des paiements. Pour preuve, avancent certains, les longs délais de paiement des dettes intérieures de l’Etat à ses fournisseurs, dont certains sont carrément renvoyés à l’exercice budgétaire suivant. Cet état de chose a fait récemment montrer du doigt le Bénin comme mauvais payeur par, Fitch, une instance internationale, dans son dernier rapport sur la question.

Il apparait simplement que les économies à réaliser longtemps conseillées au gouvernement et à son chef, ne sauraient provenir de si maigres sources pour les aider à couvrir les énormes charges dues aussi et surtout au train de vie ostentatoire des représentants du pouvoir politique confondus à ceux de l’Etat.

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