Hier dans la matinée, les usagers de l’artère barrière-vêdoko qui ont franchi le seuil de délimitation ont assisté impuissants à la destruction de leur pavillon. Ainsi la mairie de Cotonou résolue à faire de la ville un pôle d’attraction poursuit l’opération de déguerpissement.
Les habitants du quartier vêdoko ont reçu hier des visiteurs inhabituels. Surpris par les agents de la police municipale venus à l’improviste, seuls les plus habiles ont pu s’en tirer avec quelques biens. Le spectacle était affligeant et ne laissait personne indifférent. Des kiosques de restoroute, des baraques et des ateliers servants d’abri à des manœuvres qui y trouvent leur gagne pain quotidien n’ont pas été épargnés. Les lamentations des témoins de la scène n’éveillaient guère la sensibilité de ces agents imperturbables face à la panique des sinistrés. Interrogés, les agents sur place se disent investis de la mission d’assainir la ville quelque soient les dommages causés. Pour Flavien Clédjo, directeur de la police municipale, l’objectif des autorités municipales est de permettre la fluidité de la circulation. La mairie n’empêche personne d’exercer librement ses activités. Elle veut plutôt mettre un terme à la pagaille et à l’installation anarchique de certaines personnes aux abords des rues, a-t-il conclut. De leur côté, les populations n’approuvent pas la manière dont l’opération est menée. Pour elles, les agents débarquent sur le terrain sans une mise en demeure préalable et détruisent tout sur leur passage. Toutefois, les autorités municipales, engagées dans cette lutte implacable n’entendent pas courber l’échine. Elles en appellent au sens de responsabilité de tous les récidivistes. Puisque, disent-elles l’opération n’est pas liée à la venue du pape contrairement aux idées reçues.
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