11 décembre 1989-11 décembre 2011. Bientôt 22 ans que le peuple béninois s’est soulevé dans une manifestation gigantesque de rue à Cotonou pour dire “non!” au règne de Kérékou-Prpb. Les membres du Parti communiste du Bénin (Pcb) ne veulent pas que la journée commémorative de cet événement historique passe sous silence. « Le mal dont nous souffrons et dont souffre notre cher pays, le Bénin, a un seul nom: l’attachement de nos dirigeants aux puissances étrangères et à nos anciens colonisateurs». Ainsi s’exprimait le professeur Albert Gandonou écrivain et enseignant à l’Université d’Abomey Calavi dans la matinée du samedi dernier. La déclaration a été faite lors d’une conférence publique organisée par le Parti communiste du Bénin au centre de promotion de l’Artisanat (Cpa) de Cotonou. C’est en prélude à la commémoration du 11 décembre 1989. Une date historique dans la lutte contre le Prpb sous le Président Kérékou qui, fait mémoire d’un soulèvement populaire survenu suite à de nombreuses protestations ouvertes ininterrompues, démarrées un an plus tôt en décembre 1988 par les grèves des fonctionnaires.
Pour renouveler leur ferme engagement à lutter contre l’anarchie des pouvoirs, le Parti communiste du Bénin a procédé au lancement d’un ouvrage de 168 pages sur la gestion du bien public, un peu plus de deux mois après un colloque tenu le 22 septembre 2011. Le professeur Albert Gandonou, écrivain et enseignant à l’Université d’Abomey Calavi a dans son intervention fustigé les malversations qui caractérisent la gestion des biens publics en Afrique et plus particulièrement au Bénin. Pour lui, le pillage des ressources nationales est un corollaire du pacte colonial qui se poursuit. C’est avec la bénédiction et la complicité des puissances impérialistes qui prétendent aider l’Afrique, qu’il y a tant de gabegies, de détournement de fonds publics et que le bien public est si mal géré. «L’impérialisme, dira-t-il, par définition n’est pas charitable. Il ne vise que ses intérêts et ses gros profits au détriment du bonheur et même de la vie des peuples. Le pacte colonial qui unit les impérialistes et les dirigeants Africains est la cause même de notre pauvreté et de notre misère grandissante». Le Pcb adopte ainsi une position radicale face à la gestion «peu orthodoxe» des ressources de l’Etat. Selon Jean Kokou Zounon, président du comité d’organisation et porte parole du Pcb, l’objectif du parti est la levée rapide des entraves au développement accéléré du capitalisme dans notre pays. Il réclame de la jeunesse un éveil patriotique assez diligent pour éviter que l’Afrique devienne le patrimoine des puissances coloniales. Hormis la communication introductive, l’ouvrage comporte au total huit autres communications présentées par des personnalités de diverses sensibilités. Certaines sont des membres connus du Pcb, initiateurs du colloque. D’autres sont des autorités connues du monde syndical, professionnel et scientifique. La première communication est relative aux instruments et organes de contrôle de la gestion du bien public. La deuxième est relative à la gestion des biens sociaux au niveau du secteur privé. Les six autres portent respectivement sur la gestion du capital humain, les propositions des comités des travailleurs et citoyens pour une bonne gestion du bien public, la gestion du patrimoine foncier, la gestion du patrimoine culturel, le comportement du citoyen et du travailleur salarié vis-à-vis du bien public et enfin la fiscalité pour la promotion de la production nationale. La cérémonie a été clôturée par une vente à la criée de l’ouvrage suivie d’une causerie débat sur la journée du 11 décembre 1989.
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