Conseil de l’Entente : le sommet de la résurrection

Amorcée depuis le sommet de Yamoussoukro en juillet 2009, la refondation du Conseil de l’entente a connu son point culminant avec le sommet tenu hier au Palais des congrès de Cotonou. Boni Yayi et ses hôtes ont doté cette institution de tous les instruments nécessaires pour sa relance. Le Conseil de l’entente revient de loin. La plus vieille institution sous-régionale, créée le 29 mai 1959 sous les auspices du président Félix Houphouet Boigny vient de renaître de ses cendres tel un phénix, après une longue période de léthargie. Pour atteindre cet objectif, le sommet de Cotonou a accouché d’importantes résolutions. En effet, le sommet est placé sous le thème: «Reforme du Conseil de l’Entente pour la relance de ses activités». La cérémonie d’ouverture a eu lieu au Palais des congrès en présence des membres du gouvernement, des institutions de la République et des délégations des pays membres conduites par les Chefs de l’Etat eux mêmes. Tous étaient présents, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Mahamadou Issifou (Niger), Faure Gnassingbé (Togo) et Blaise Compaoré du Burkina. Ils sont accueillis à la tribune dans cet ordre décroissant d’ancienneté au pouvoir, par leur hôte Boni Yayi. Au cours de son allocution, le secrétaire général du Conseil de l’Entente a montré tout le travail abattu depuis le sommet de Yamoussoukro. Au total, il a été arrêté de faire des audits pour contrôler la gestion de l’institution et de la doter d’une nouvelle charte. Cette conférence consacrera de grandes décisions, affirme-t-il. «Conseil de l’entente, lève toi et occupe la place qui est la sienne dans le concert des nations», a-t-il conclu.

A sa suite, le Président en exercice Boni Yayi a encouragé ses collèges pour la courageuse décision prise de faire l’audit organisationnel et institutionnel de l’organisation. Pour lui, les peuples n’ont aucune chance de réussir et d’atteindre le progrès dans la division. «Le Conseil de l’entente doit être un espace communautaire, sans clivage, unifié… mais aussi un espace de dialogue sur les questions géopolitiques». Il a enfin souhaité que les concertations se tiennent régulièrement sur les questions économiques majeures.

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Les grandes résolutions du sommet de Cotonou

Après la cérémonie protocolaire, les chefs de l’Etat des pays membres et le deux observateurs que sont le ministre du développement du Mali, Arouna Cissé, et le premier ministre de la Guinée, Mohamed Séif Fofana, se sont retirés dans la salle polyvalente du Palais des Congrès. Après des heures de discussion, des décisions importantes pour l’avenir de l’institution ont été prises. Le ministre des affaires étrangères Nassirou Bako Arifari a déclamé le communiqué final. «Les Chefs de l’Etat ont réitéré leurs engagements fermes au renforcement de la paix, condition essentielle de développement économique durable pour la sous région», dit le communiqué. «Les Chefs d’Etat se sont également réjouis du retour à la normalité en Côte d’Ivoire avec l’avènement de Ouattara au pouvoir à qui ils ont adressé de chaleureuses félicitations. Idem pour le président burkinabè Blaise Compaoré pour son implication dans le dialogue inter-ivoirien. Tous ont également affirmé que les élections présidentielles au Bénin et au Niger se sont déroulées de «façon satisfaisante». Ils ont adopté une charte sur la réorganisation du Conseil de l’entente afin de faire d’elle un espace de paix, de sécurité et de coopération et procédé à l’attribution de certains postes statutaires de l’organisation et la réalisation de certains projets, tel le chemin de fer Cotonou-Niamey-Ouagadougou- Abidjan. Enfin, ils ont décidé de reconduire Boni Yayi au poste de président en exercice du Conseil dont le prochain sommet aura lieu en 2012 à Niamey.

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