Fortement agité dans les coulisses depuis la dernière élection présidentielle, confirmé par les agissements de ses leaders et enfin officialisé le 18 Juin à la sortie d’une audience à la Marina avec Yayi, le ralliement de la Rb à la majorité présidentielle semble toujours mal accueilli dans cette nouvelle famille politique. Mais si Yayi semble accepter et s’en accommode, ses ouailles continuent eux toujours de bouder discrètement le nouveau venu.
Officiellement depuis le 18 juin dernier, le parti politique la ‘’Renaissance du Benin’’ (Rb) est membre de la majorité présidentielle. Officiellement oui mais en réalité, la Rb est un parti bien seul. On se rappelle que lors d’une deuxième rencontre avec le Chef de l’Etat à quelques jours de l’arrivée du Pape Benoît XVI, son président Lehady Soglo avait plaidé pour une «intégration rapide» de son parti dans cette mouvance hétéroclite, sortie très divisée des dernières élections législatives, minée par les intérêts claniques et qui, visiblement, regarde d’un mauvais œil l’arrivée de la Rb. Mais depuis cette dernière doléance, c’est le statu quo au sein de la majorité avec des partenaires politiques qui regardent toujours la Rb comme un instru, une sorte de loup dans la bergerie. Au point où le leader de la Rb a compris qu’il ne doit compter que sur lui-même dans cette famille politique. Vite l’opération de charme des militants. On voit Lehady plus présent sur le terrain. A la Tabaski avec les partisans, fréquemment en contact avec ses militants grâce aux nombreuses tournées organisées ces derniers jours-ci. Il a pris conscience que sa côte de popularité est en baisse. En effet, depuis le dernier ralliement de la Rb à cette majorité présidentielle, l’image de Lehady a fortement pris un coup. Accusé par les leaders de l’Un mais aussi par une bonne frange de ses propres militants de trahison politique, Lehady a complètement perdu la face dans le projet de déguerpissement des abords des artères de Cotonou. Plusieurs Cotonois n’hésitent pas à dire publiquement leur volonté de voir la mairie de Cotonou changer de tête lors des prochaines élections communales.
Persona non grata
Selon une certaine presse, les acteurs de la majorité présidentielle seraient très fâchés contre le Président Boni Yayi qui ne les a pas consultés avant de recevoir les leaders de l’Un. Les mêmes canards annonçaient hier qu’ils se préparaient à dénoncer cela publiquement. Chose évidente, les derniers ralliements des barons de l’opposition à la majorité présidentielle ne sont pas du tout acceptés par les alliés politiques primaires de Boni Yayi qui craignent ainsi de voir la manne politique s’amenuiser avec l’arrivée de ses nouveaux venus. Mais en vérité, c’est l’arrivée de la Rb qui gênerait beaucoup à la majorité présidentielle. Aussitôt venu, ce parti a pu avoir un ministre au gouvernement au nez et à la barbe de certains partis et groupes de partis qui courent derrière le maroquin depuis le premier quinquennat de Yayi. Selon des confidences, les leaders traditionnels des Fcbe dans les 23è et 24è circonscriptions électorales, fief de la Rb, sont très hostiles à cette alliance qui risque de les conduire dans la poubelle de la majorité présidentielle. Alors, tous les manèges sont permis pour torpiller la Rb et la discréditer totalement au sein de cette majorité. Le dernier exemple nous vient de Bohicon où des jeunes des Fcbe ont été sérieusement menacés par des leaders de ce parti pour avoir fait une déclaration de soutien au un maire de la Rb. «Je recevais tellement de messages et d’appels menaçants des leaders des Fcbe jusqu’au point où j’ai dû éteindre le téléphone pour avoir la paix», affirme un des jeunes. La Rb est bien conscient de ce malaise. Et si elle se plaît à parler de «majorité présidentielle plurielle», pour montrer qu’elle n’est pas dans les Fcbe. Un concept abandonné que la Rb a repris à son compte pour revendiquer une appartenance à la majorité présidentielle qui n’est que virtuelle en fait.
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