Renforcement de la couverture sanitaire nationale : Le Bénin se dote enfin du Ramu

Le Bénin dispose depuis hier, et ceci de façon officielle, de son Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), tant annoncé et tant attendu. La signature de l’acte officiel qui consacre l’avènement de ce système au Bénin a eu lieu hier au Palais des congrès à Cotonou en présence du Chef de l’Etat, des partenaires techniques et de plusieurs autres personnalités.

Le Régime d’Assurance Maladie Universelle (Ramu) a pour objectif principal d’améliorer l’accès des populations aux soins de santé de qualité. Il vise aussi la réduction progressive et durable du phénomène de « paiement direct des soins », le Ministre de la Santé, le Dr Akoko Kindé Gazard. L’avènement de ce système répond, par ailleurs, à l’application des recommandations des états généraux de la santé tenues en 2007 et la concrétisation d’une volonté politique qui a pris un contenu réel depuis le 21 mai 2008 conformément aux dispositions de l’article 8 de la constitution. Selon le ministre de la Santé, « Les initiatives qui existaient ne couvrent que 20% de la population avec quelques dysfonctionnements » Les initiatives ainsi désignées sont, entre autres, la gratuité de la césarienne pour les femmes enceintes, la prise en charge gratuite des soins paludiques aux femmes et aux enfants. En outre, une étude effectuée en 2003 stipule que “52% des dépenses nationales de santé sont à la charge des ménages ; 76% de ces dépenses couvrent les besoins pharmaceutiques et autres biens médicaux“. Le Ramu vient corriger le fossé en prenant en compte tous les citoyens béninois. « C’est un système d’équité qui permet de réduire la vulnérabilité des populations » se réjouit- Diane Kéita, représentante-résidente du Fonds des Nations-Unies pour la Population (Fnuap). Malgré les efforts déjà déployés, “la majorité de nos populations éprouvent des difficultés à s’offrir des soins“ fustige le Chef de l’Etat Boni Yayi, précisant que l’initiative s’inscrit dans la logique du partage équitable de la richesse nationale. Le Ramu est en fait une sorte de mutualisation en santé, une cotisation sociale proportionnelle au revenu. Le système s’adresse à toutes les couches socio-professionnelles. Les groupes sociaux les plus vulnérables seront subventionnés par l’Etat et n’auront donc pas à investir (les conditions des faisabilités sont encore en cours). Les autres, travailleurs du secteur public ou privé (formel ou informel) dont la masse salariale est supérieur au SMIG (soit plus de 25000) et inférieur à 300000, payent une cotisation mensuelle de 5000 à 15000 FCFA selon le cas. Au cas où le salaire est en dessous du SMIG, la contribution est de 1750 FCFA. Cette participation régulièrement acquittée assure des soins de santé gratuits en cas de maladie (couvrant tout les soins de santé y compris les médicaments sauf les actes déjà couverts par des mécanismes de gratuité). L’opérationnalisation effective du régime est prévue pour avril 2012.

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