Plaidoyer pour l’insertion des langues maternelles dans les programmes d’enseignement

L’institut international de recherche et de formation (Iniref-Bénin) œuvre pour que l’accès à l’information et l’instruction de chaque béninois se fasse à travers sa langue maternelle. Une marche dénommée «marche pour la langue maternelle» a été initiée à cet effet par les membres de l’institut, soutenus par quelques organisations syndicales et membres du Parti communiste du Bénin(Pcb) dans la matinée de ce  samedi 18 février 2012.

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Toutes les langues doivent être langues d’instruction, d’administration et sur internet. À travers ce mot d’ordre, l’Iniref entend sensibiliser les populations béninoises sur la nécessité de valoriser sa langue maternelle, seul gage d’un développement durable. Des messages d’exhortation et de sensibilisation traduits dans une dizaine de langues, étaient perceptibles sur les différentes banderoles conçues pour la circonstance. De l’étoile rouge au Centre de Promotion de l’Artisanat (Cpa) de Cotonou, les manifestants ont clamé haut et fort, ‘’non’’ à l’esclavage linguistique français et ‘’oui’’ à l’insertion des langues maternelles dans les programmes d’enseignements  primaires, secondaires et universitaires. Les membres de l’Iniref-Bénin ont livré sous le pavillon du Cpa, la substance des déclarations prévues pour la circonstance. Selon Jean Kocou Zounon, vice président de l’institut, le gouvernement béninois met tout en œuvre pour étouffer ce rêve de voir un jour tous les béninois parler et écrire couramment leurs langues maternelles. L’Iniref-Bénin, fondé en 1997 par Pascal Fatondji s’est en effet attaqué à cette question de l’accès à l’information et instruction de chacun, à travers sa langue maternelle. Avec d’autres organisations, le Pcb et le Cstb notamment, il est allé jusqu’à proposer en mai 2006 un projet de loi portant alphabétisation et réforme de l’instruction publique puis dans un dossier en septembre 2006 envoyé au chef de l’Etat et à l’Assemblée Nationale, des modalités pratiques. Il s’agit essentiellement de l’alphabétisation immédiate des adultes, l’instruction des enfants dans leurs langues maternelles et la formation des instituteurs et professeurs de l’enseignement secondaires. Ces multiples démarches, selon Jean Kocou Zounon, sont restées vaines. Du coup, les luttes et les manifestations ont continué. Mais aujourd’hui, dira le vice président de l’Iniref, la cause est avancée et c’est ce qui justifie le présent rassemblement. En effet, le président du Conseil National de l’Education, Paulin Hountondji, lors de la présentation de son rapport en décembre 2011 au chef de l’Etat, a demandé qu’en cette année 2012, les 40.000 instituteurs ainsi que les professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur suivent des stages d’alphabétisation en leur langue maternelle. Il rejoint, selon le porte parole de l’Iniref, les propositions pratiques de rassemblement des ressources humaines, de formation des formateurs. L’Iniref se réjouit ainsi de cette avancée et appelle chacun et tous à intensifier la pression pour que ces stages de formation des formateurs démarre effectivement cette année. La commémoration de cette 5ème journée internationale de la langue maternelle offre une occasion de concentration de cette pression. Au cours de la cérémonie, les représentants des différentes ethnies présentes, sont intervenus, chacun dans sa langue maternelle pour livrer aux participants son programme prévu pour les trois jours que durera l’événement. Ainsi, aujourd’hui et demain, les Bô, les adjas, les fons, les aïzos, les watchis, les houédas, les guins, les agonlins, les yorubas, les idashas et les mahis  exposeront les chefs d’œuvres qu’ils ont concoctés pour la circonstance. Il s’agira pour l’essentiel des textes bibliques, des livres et matériaux en langues maternelles ainsi que des manifestations culturelles de grande envergure.

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