Quand les conducteurs de taxi moto vont à l’actualité

Au nombre des férus de faits brulant de l’actualité, figurent en bonne place les conducteurs de taxi moto, connus au Bénin sous l’acronyme’’ Zémidjan’’. Deux heures d’horloge passées devant le kiosque de vente de journaux situé au camp militaire Guézo à cotonou, à quelques encablures de la morgue du Cnhu permet de découvrir un univers, où l’information est la chose la mieux partagée.

Publicité

Il est 09 heures, ce matin du mardi 21 février 2012. Nous sommes devant le kiosque de vente de journaux du camp guézo. Ici, nous tenons compagnie à un nombre impressionnant de conducteurs de taxi moto, les uns à l’affût des parutions du jour et les autres, impatients devant un poste radio câblé sur la fréquence de Capp fm qui tuent le temps en s’adonnant à des débats houleux, chacun à sa manière dans un méli mélo assourdissant. Certains racontent leur mésaventure et d’autres, des histoires pour amuser la galerie. Le soleil qui déjà pointe à l’horizon n’a pas empêché la poursuite des discussions de cette frange de la société pourtant considérée comme la fontaine de l’analphabétisme. Silence… Il est 10 heures. La revue de presse présentée en langue nationale fon captive toutes les attentions. Quinze minutes durant, le calme était total. Un calme plat, pour suivre la ‘‘Une’’ des journaux qu’ils ont pourtant revisitée dès les premières heures de la matinée. C’est donc après la revue des titres que nos enregistreurs ont pu difficilement recueillir quelques avis sur la question. «Certains parmi nous sont lettrés et d’autres non. Ceux qui s’y connaissent un peu en français ne sont pas toujours intéressés par la revue de presse. Mais nous, qui sommes analphabètes sommes obligés de suivre pour participer aux débats». Confie un conducteur de Zémidjan plutôt pressé de rejoindre ses collègues pour prendre part aux discussions. Au menu, des sujets d’actualités qui font la manchette de la plupart des journaux : le programme de vérification des importations (Pvi) de nouvelle génération, que chacun appréciait en fonction de son niveau de compréhension et de ses capacités d’analyse. Les avis étaient partagés:«le Pvi vise à décourager les détracteurs du développement». En ce qui concerne la liste électorale permanente informatisée (lépi), les discussions sont plutôt vives autour de la question. Ceux qui n’ont pas pu s’enrôler proféraient de vives critiques à l’endroit du gouvernement qui, disent-ils, empêche les citoyens de remplir leur devoir civique.

Chose curieuse, aucun d’entre eux n’a pus acheter un seul exemplaire de la parution du jour. Mais les discussions se sont poursuivis et quelques uns d’entre eux, après avoir passé toute la matinée devant le magasin à journaux sont allés vaquer à leurs occupations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité