Dossier: Élection présidentielle sénégalaise


Assainissement de la vie et lutte contre la corruption au Sénégal : Mission difficile pour Sall

Depuis hier, c’est une autre paire de manche pour Macky Sall, le président élu du Sénégal. Principal défi : tenir ses promesses de candidat surtout celle qui concerne la lutte contre la corruption. Pourra-t-il vraiment avoir le courage de nettoyer l’écurie de son ex-patron Abdoulaye Wade ?

Quel passif Abdoulaye Wade va-t-il laisser à son successeur ? Difficile de la savoir à l’heure actuelle. Des indiscrétions, il ressort que les caisses de l’Etat sont au rouge.  Selon plusieurs sources, le deuxième mandat du vieux Abdoulaye Wade a été jalonné par des malversations économiques, des bradages de terre. D’ailleurs son avocat Me William Bourdon, avocat de Transparency International a d’ailleurs révélé au quotidien « Le Parisien » que la plainte concernant les biens mal acquis pourrait être élargie au président sénégalais. Depuis des mois, des journaux ont dénoncé le président Wade, son fils Karim et d’autres membres de la famille pour des biens recensés en France. Face à ces rumeurs de plus en plus persistantes, le candidat Sall avait promis commanditer des audits pour « connaître l’état des lieux » et punir si possible les fautifs. Partout où il est passé, Macky Sall a promis à ses fans et à ses militants la nécessité de faire des audits pour lutter efficacement contre la corruption. Dans le camp du Parti démocratique sénégalais(Pds), cette volonté de gérer autrement et d’assainir les finances publiques est prise au sérieux. « L’opposition a tellement parlé de malversations qu’il va tut faire pour nous mettre en prison si elle venait au pouvoir », a déclaré un membre influent du Pds.

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Le dilemme de Sall

Dans sa croisade pour la reddition de compte et l’assainissement des finances publiques,  Sall est dans une posture inconfortable. Ancien baron du Pds, il y a gardé des relations très cordiales avec certains membres du parti surtout avec Karim Wade. Comment pourra-t-il sévir face à des anciens alliés politiques ? Pourra-t-il vraiment punir si les malversations financières étaient avérées ? Dans le camp Sall, on est assez modéré sur la question. « Ne nous demander pas de mettre le vieux en prison », avait glissé un proche collaborateur de Sall. Dans le camp du Pds, Sall ne peut pas grand-chose puisqu’il est aussi comptable du bilan de Wade. Ancien ministre et premier ministre de Wade, il lui doit tout dans son ascension politique. Va-t-il osé s’attaquer punir les prévaricateurs ?

Marcel Zoumènou

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