La recherche d’une issue à la crise du secteur de l’éducation a conduit le Chef de l’Etat à initier une énième rencontre au palais de la présidence. C’était en présence des différents acteurs de l’enseignement, des élus locaux, des présidents d’institutions de la république. La montagne a accouché d’une souris car, contre toute attente, c’est un ultimatum de 72 heures qui a été lancé aux enseignants.
Durcissement de ton et ultimatum de 72 heures aux enseignants des trois ordres de l’enseignement. C’est la résolution prise contre toute attente par le Chef de l’Etat pour mettre fin aux débrayages qui paralysent l’école au Bénin. Initialement prévue pour 17 heures, la rencontre du palais de la Marina débute avec plus d’une heure de retard car le président était en visite à Abuja dans le cadre de la présidence en exercice de l’Ua. Devant les parents d’élèves venus de tous les départements du pays, les représentations du Front d’actions des trois ordres de l’enseignement, les élus locaux, les confessions religieuses, les présidents d’institutions de la république, le Chef de l’Etat a fait savoir son mécontentement. Au terme d’un débat houleux qui duré plus de six heures d’horloge, le Président Yayi, pourtant initiateur de la rencontre, très acerbe et ferme, a sommé les enseignants grévistes à reprendre le chemin de l’école et de retourner dans les salles de cours dans un délai de 72 heures faute de quoi, ils seront remplacés par les reversés et les chômeurs. Selon nos sources, les syndicalistes ne se sont pas laissés faire. Ils ont désapprouvé le lieu de la rencontre. Des propos d’un responsable syndical qui dit s’appuyer sur les dispositions du Bureau international du travail (Bit), la séance de travail et de négociations ne saurait avoir lieu à la présidence de la république. Est-ce la solution ou non? Serait-elle mise en application pour un retour à la normale des choses? On ne saurait le dit et seulement en 72 heures, chacun sera éclairé. Alors wait and see.
Yayi menace les yndicalistes
Les espoirs pour sauver l’école béninoise s’amenuisent. Alors qu’il avait lui-même convoqué à la Marina une rencontre avec tous les acteurs de l’école pour, souffle-t-on dans le sérail présidentiel, régler définitivement la crise et permettre à l’école de renaître de ses cendres, c’est plutôt l’effet boumerang du show présidentiel qui gâte tout. Une colère intense a emporté Boni Yayi dans des travers. Et comme au temps fort de la grève des douaniers, il menace gravement les syndicalistes. L’ire présidentielle n’a épargné personne. A chacun sa dose. De « assois toi, tu sais où tu es ici ou bien tu vas retourner à Ségbana » servi à Paul Essè Iko en passant par « tu es un faux pasteur », balancé au visage de Paulin Gbénou ou des intimidations, presque puériles, à l’endroit de Lokossou et de Azoua, Yayi n’a épargné personne. Il s’est montré très irascible. Au finish, la seule solution est l’ultimatum de trois jours donné aux enseignants pour reprendre les chemins de l’école. Un échec cuisant qui prouve que Yayi n’est pas dans la logique de dialogue avec les enseignants. La revendication des enseignants est restée dans l’état. Le tapage médiatique et les millions de francs Cfa sont partis ainsi en fumée. Le seul avantage pour Yayi lui-même, cette rencontre lui a permis de dissiper les malentendus et les critiques essuyés des derniers jours au sujet de son salaire. Le ministre des finances Adidjatou Mathys, groggy avant-hier sur le plateau de Canal3 est devenu subitement très diserte et plus « informée » sur la question. Yayi ne gagne rien sauf les fonds souverains de « caisse noire », peut-on retenir désormais. Annoncée comme une rencontre de dernière chance, la séance a fini par être une comédie de mauvais goût qui aggrave davantage la crise.
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