(Fatigués de ne pouvoir être pris en compte par le Unhcr) Depuis lundi, le drapeau de la république démocratique du Congo ne flotte plus au Ministère des affaires étrangères. Il a été enlevé discrètement au sixième étage de l’immeuble. Ce « vol » a été revendiqué par deux individus, tous réfugiés congolais. Hier, ils sont passés à notre rédaction pour décrire leur ‘‘forfait’’.
Voilà un fait bien banal mais qui pouvait causer un incident diplomatique. Lundi dernier vers 11h, deux refugiés congolais vont au ministère des affaires étrangères, enlèvent discrètement le drapeau de leur pays, le mettent dans un sac, échappent au contrôle de tous les vigiles et les agents de sécurité et rentrent chez eux. Le lendemain, soir hier, les visages émaciés, Bela Bela Echeverry et Tuti M’Babala André, tous deux refugiés politiques, débarquent à notre rédaction et brandissent comme un trophée le drapeau aux bords garnis de leur pays arraché la veille au ministère des affaires étrangères dans un hall en face du bureau du ministre Arifari Bako. « Nous avons fait cela pour porter atteinte à la souveraineté d’un Etat ami du Bénin qui dirige actuellement l’Union Africaine. Le Hcr est responsable de tout ce qui nous arrive », déclare Bela Bela Echeverry. Cet ancien capitaine de l’armée congolaise au Bénin depuis 2001 a la dent dure contre son pays et le Hcr qui bloque son dossier d’expatriation dans un pays tiers. Idem pour son compatriote Tuti M’Babala André qui réclame aussi une expatriation. Comme eux, 216 refugiés du camp de Kpomassè veulent être réinstallés au Canada, aux Etats Unis et en Australie. Le 5 décembre 2011 et le 16 Février 2012, ils ont fait des marches de protestation pour demander à être expatriés. Et pour cause, déclare Echeverry, le Bénin est un pays pauvre comme le Congo où les réfugiés politiques souffrent beaucoup. « Au Bénin, nous n’avons que 1000F pour vivre par jour », déclare Echeverry. C’est pourquoi, disent-ils, cet acte a été commis pour exiger d’être présentés aux services d’immigration de trois pays comme ce fut le cas pour certains parmi eux. Tuti M’Babala contredit à ce sujet Mme Angèle Atangana Dikongué, représentante de l’Unhcr au Bénin qui aurait déclaré que les réfugiés qui sont sur le camp de Kpomassè ne remplissent pas les conditions pour être expatriés. Faux, rétorque-t-il, « moi je n’ai jamais été présenté à un service d’immigration ». Bela Bela a une autre raison à sa revendication. Depuis des années, il fait l’objet d’une persécution, selon ces dires. La preuve, il s’est fait tirer dessus par des individus inconnus. Sa sécurité est menacée, dit-il, par le gouvernement congolais qui lui voue une haine profonde. Dans un ton guerrier, il affirme que ces prochaines actions auront une plus grande ampleur, si rien n’est fait pour l’aider. Le message ressemble bien à celui d’un terroriste. Pourtant, il est tenu par un refugié. Avis donc au Unhcr et au gouvernement.
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