« Il n’y aura jamais de révision opportuniste de la constitution », a martelé Boni Yayi

Il était attendu, et sa position est désormais connue. Le président Boni Yayi a enfin donné son avis sur le processus de révision de la loi fondamentale qui fait actuellement débat au sein de l’opinion. Il a profité de la cérémonie de remise de rapport par la commission Gnonlonfoun le samedi dernier pour le faire. Tout en rassurant l’opinion sur le processus qui sera désormais suivi,  le président Boni Yayi a reconnu qu’il y a eu un problème d’approche. 

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Il a avoué ceci : « Je reconnais qu’il y a un problème d’approche. Il faut être honnête. On ne peut pas examiner un document de cette envergure lors d’une session extraordinaire. J’en suis conscient ». « …mais je ne suis pas coupable. Moi je suis à l’Exécutif et ce n’est pas moi qui fixe l’ordre du jour du parlement… », a-t-il nuancé. En réalité, « il faut qu’il y ait un débat national  autour de la révision », a martelé à plusieurs reprises le premier magistrat béninois. A cet effet, « tous les citoyens doivent pouvoir être mis dans les meilleures conditions pour connaître le contenu » du nouveau texte. Et comme pour affirmer sa bonne foi face aux suspicions sur les manœuvres en cours pour lui permettre de rempiler pour  un troisième mandat présidentiel à la faveur de la révision constitutionnelle, il a déclaré : « Je vous rassure. Je ne veux agacer personne. Ce peuple m’a adopté et je ne peux pas le trahir. Il n’y aura jamais de révision opportuniste de la constitution.»

On se rappelle que le premier processus de révision de la loi fondamentale s’est soldé par un échec. En effet, sans même avoir été traité par la commission des lois et sans que le document ne soit vulgarisé pour un débat citoyen, il avait été inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale de mars dernier. Cette démarche jugée « bancale » par la société civile et l’opposition, a créé la méfiance et des interrogations sur les ambitions camouflées derrière la révision. Tout cela a suscité un tollé avec à la clé la création de plusieurs mouvements de veille citoyenne pour barrer la route au « tripatouillage » ce qui a amené le Chef de l’Etat à demander le retrait du projet de loi du circuit parlementaire.

Pourquoi une commission après l’envoi de la loi au parlement ?

Depuis le début débat autour de la révision de la Constitution, les citoyens se sont toujours demandé pourquoi le Chef de l’Etat a mis sur pied la commission Gnonlonfoun pour réfléchir sur la réforme alors qu’il avait déjà envoyé à l’Assemblée nationale, depuis 2009, le projet de loi portant révision de la constitution. Boni Yayi a profité de la remise du rapport de la commission Gnonlonfoun pour s’expliquer et lever la confusion. « Je l’ai fait parce que je voulais m’assurer que tous les aspects du projet ont été cernés », a-t-il affirmé.  « Après l’introduction de la loi, a-t-il détaillé, j’ai informé le président Nago (président de l’Assemblée nationale-NDLR) de ma décision de convier une autre commission à réfléchir sur le projet. Il m’a répondu que le dossier avait déjà été affecté. Mais les travaux de la commission pouvait servir pour les débats en plénière.»

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