Le bon exemple venu de Niamey

Aucune situation n’est définitive ici bas. Lorsque dans ce pays confronté depuis toujours au problème récurrent de famine et de sécheresse, l’ex-président Mamadou Tandja voulait ajouter sa dose personnelle de crise en posant des actes attentatoires à la démocratie nigérienne, plusieurs personnes avaient donc pensé que c’était fini pour ce pays pauvre.

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Qu’il était tombé définitivement dans  l’abîme et qu’il n’y avait plus aucune chance de retrouver l’espoir. Mais grâce à l’effort consenti par le peuple, on a observé un retour à une situation plus rassurante. C’est d’abord sur le plan économique que le pays a connu un boom avec la découverte et l’exploitation des ressources minières comme le pétrole, l’or, l’uranium. Sur le plan politique, le pays a commencé à retrouver de sa superbe depuis qu’un putsch a mis fin au rêve fou de Tandja. Le retour à la démocratie a permis l’organisation de l’élection présidentielle et  le retour à la démocratie. Et comme si un bonheur n’arrive jamais seul, le président Mahamadou Issifou a posé un acte majeur dans le processus de renforcement de la démocratie nigérienne. Le 14 Avril dernier, le président Issifou a fait une déclaration publique de tous ces biens. Rien n’a été laissé par le président nigérien. Même les chevaux et les antennes paraboliques ont été déclarés. Cet exemple venu de Niamey devrait pourtant inspirer ici. Depuis 1991, les déclarations de biens des Chefs de l’Etat n’ont jamais été rendues publiques au Bénin. Elles n’ont été non plus assez exhaustives. Les présidents Soglo et Kérékou ont tous eux, fait un simulacre de déclaration pour juste respecter la constitution du 11 décembre 1990. Lorsqu’en 2006 le président Yayi vient au pouvoir, sa déclaration de bien est restée aussi dans le couvent comme celle de ses prédécesseurs. Depuis 2006, aucun des ministres n’a fait une déclaration publique de ses biens. Et pourtant, la loi sur la corruption votée en début d’année réaffirme cette volonté exprimée dans la constitution et l’étend à tous les cadres de l’administration qui occupent des postes de responsabilité. Depuis que cette loi est votée et promulguée, en attendant des décrets d’application, plusieurs nominations ont été faites. Seulement, aucune des autorités nommées n’a fait une déclaration de leurs biens. On semble bien partir pour perpétuer le  vieux système qui entretient la prévarication et l’accumulation des biens acquis de façon illicite. Le gouvernement béninois devrait donc s’inspirer de l’exemple nigérien. Surtout le chef de l’Etat.      

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